La nécessité de l’union et de la mobilisation de la société pour faire barrage aux menaces qui guettent la stabilité politique et sécuritaire du pays a été mise en avant, avant-hier, par plusieurs partis politiques du pays. En effet, le souci pour préserver l’unité et la stabilité nationales est souvent mis en exergue par les partis politiques, comme motif derrière leur participation aux législatives d’avril prochain. C’est le même souci et objectif réitérés, encore samedi dernier, par les partis islamistes d’En-Nahda, le Front pour la justice et le développement (FJD) et le Mouvement pour l’édification nationale (MEN), suite à la signature d’un document portant alliance politique entre ces trois partis. Sous l’appellation «Union pour le développement, la justice et l’édification», cette alliance, scellée entre ces trois partis à tendance islamiste, se veut, selon les déclarations de leurs leaders, un front commun pour préserver le front intérieur du pays, qu’ils considèrent plus que jamais menacé. Des représentants de plusieurs partis politiques, d’organisations et d’associations, ainsi que le président du Haut-Conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, étaient présents, samedi, à la cérémonie de signature du document portant la constitution de cette alliance. «La préservation de la souveraineté nationale et de l’unité nationale, et la défense des droits et libertés individuelles et collectives» constitue, selon le document lu par le président du groupe parlementaire du FJD, Lakhdar Benkhallaf, le principal objectif de cette alliance. En outre, il a été convenu de la réalisation de 14 autres objectifs en rapport avec les échéances électorales prochaines. Considérant que la stabilité politique est une condition à toute stabilité socioéconomique et sécuritaire, le secrétaire général du mouvement En-Nahda, Mohamed Douibi, a précisé que l’Union pour le développement, la justice et l’édification était «un grand projet politique qui encourage l’union, le dialogue et la communication».
Même son de cloche chez le président du MEN, Mustapha Boumahdi, qui a estimé que cette alliance était «une force politique réformatrice et sociale œuvrant à l’appui du système républicain», soulignant que ceci «ne sera possible qu’à travers l’unité et le renforcement de la communication et de l’entraide avec la société civile». Le président du FJD, Abdallah Djaballah, a qualifié, quant à lui, l’union de «stratégique», et estimé que:«Quelle que soit l’étendue des conflits, la force est dans l’union dans le respect des droits de citoyenneté, de justice et d’égalité». Niant le fait que cette alliance soit circonstancielle ou limitée au courant islamiste, Lakhdar Benkhallaf a expliqué que les portes de cette alliance sont toujours entre-ouvertes dans un souci de réaliser «le rapprochement avec l’ensemble des formations politiques de façon à servir l’intérêt national et le développement de la culture de l’action institutionnelle».
«Cette alliance demeurera ouverte à toutes les formations qui croient aux principes de la Déclaration du 1er-Novembre-1954 et qui comptent promouvoir le processus démocratique à travers un exercice pacifique de la politique», a affirmé Benkhallaf. Face aux campagnes médiatiques qui visent le dénigrement de l’image du pays, Benkhallaf a refusé toute concession sur les questions sécuritaires, et affirme que les membres de l’«Union pour le développement, la justice et l’édification» vont œuvrer et lutter «contre toute tentative d’ingérence étrangères dans les affaires de notre pays». Par contre, dans la vision économique de l’alliance, ces membres fondateurs dressent comme condition à toute relance économique : «l’édification d’un nouveau modèle économique national basé sur la diversification des secteurs d’activités, et affranchi de la dépendance aux hydrocarbures». Abordant les législatives d’avril prochain, les chefs des trois partis, formant cette alliance, ont annoncé leur participation aux prochaines élections législatives avec des listes unifiées à travers toutes les wilayas du pays. Par ailleurs, le même appel pour la sauvegarde et la préservation de l’unité nationale a été lancé aussi, samedi, par le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati. Procédant à l’ouverture de la conférence régionale des bureaux des wilayas du Sud-ouest de son parti, Moussa Touati a affirmé la nécessité de mobiliser toutes les composantes de la société en vue de protéger et préserver la sécurité de l’Algérie, en consolidant l’unité nationale. Touati a appelé aussi à faire des législatives prochaines un rendez-vous important dans le processus d’édification démocratique de pays. Et cela ne se réaliserait, selon Touati, qu’avec le concours des efforts des partis politiques et la participation en force des électeurs à ces échéances. À ce propos, Touati a émis des critiques concernant, selon lui, «l’ambiguïté qui entoure la loi sur les partis, notamment les critères et conditions de participation aux élections selon le pourcentage des signatures», indiquant que ces dispositions «mettront en jeu l’avenir de certains partis politiques lors des prochaines échéances ».
Hamid Mecheri