Le projet de loi de Finances-2017 a été approuvé, hier, par le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Ce texte engage la mise en œuvre du premier segment de la «Trajectoire budgétaire 2017 à 2019», adoptée par le Conseil des ministres, et qui accompagne le «Nouveau modèle de croissance», indique un communiqué du Conseil des ministres qui précise que ce projet de loi de Finances traduit la volonté des pouvoirs publics de soutenir, à la fois, la croissance de l’économie, ainsi que l’effort de l’État pour le développement social et notamment le soutien aux couches défavorisées. Établi sur la base d’un baril de pétrole à 50 dollars, le projet de budget affiche un montant de 5 635,5 milliards de dinars (mds DA) de recettes, soit une hausse de près de 13% par rapport à celles de l’exercice 2016. La fiscalité ordinaire rapportera, quant à elle, 2 845,4 mds DA, en progression de 3,5%, alors que les revenus de la fiscalité pétrolière sont projetés à 2 200 mds DA. En dépenses, le projet de budget affiche un montant de 6 883,2 mds DA réparti entre 4 591,8 mds DA pour le volet fonctionnement, et 2 291,4 mds DA en crédits de paiements pour le volet équipement. Le solde global du Trésor affiche, ainsi, un déficit de 8%, contre un déficit de 15% en 2016, soit une réduction de près de la moitié. «Dans son volet budgétaire, le projet de loi de Finances vise la soutenabilité des finances publiques soumises depuis plus de deux années à une chute sévère des prix des hydrocarbures», commente le communiqué. En dépit des contraintes financières qui entourent l’élaboration du projet de budget pour 2017, celui-ci «reflète l’attachement de l’État à la justice sociale et à la solidarité nationale», note le communiqué. Ainsi, 1 630,8 mds DA seront alloués aux transferts sociaux (23,7% du budget de l’année 2017). Sur ce montant, 413,5 mds DA seront destinés au soutien aux familles, essentiellement à travers la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huiles alimentaires), 330,2 mds DA au soutien à la santé et 305 mds DA aux programmes nationaux de logement. Par ailleurs, ce texte contient plusieurs propositions de mesures législatives avec pour finalité «l’amélioration des recettes de l’État, l’encouragement de l’investissement, ainsi que davantage de simplification et d’allègement des procédures fiscales». Intervenant après l’approbation de ce projet de loi, le Président Bouteflika a souligné que le projet de loi de Finances-2017 était le premier jalon de la programmation budgétaire arrêtée pour les années allant de 2017 à 2019. À ce titre, le chef de l’État a invité le gouvernement à poursuivre l’effort pour la maîtrise des finances publiques et la rationalisation des dépenses, afin de permettre à l’État «d’assumer pleinement ses missions au service des citoyens, notamment les plus démunis, et de diligenter la diversification économique grâce à laquelle le pays se libérera, à moyen terme, de la dépendance des hydrocarbures».
Il a également demandé au gouvernement de s’atteler à la réforme de la fiscalité et des finances locales, pour accompagner les missions nouvelles dévolues aux collectivités locales en matière de promotion de l’investissement et d’accompagnement de l’activité économique. Bouteflika n’a pas manqué de noter que l’Algérie, qui fait face à des tensions budgétaires comme d’autres pays producteurs d’hydrocarbures, «bénéficie également de la dynamique de construction nationale engagée depuis plusieurs années et qui se poursuit encore, à l’image du taux de 3,9% de croissance enregistré l’année dernière, et confirmé au premier semestre de cette année». Cette même dynamique, a poursuivi le Chef de l’État, «a permis de faire reculer drastiquement le chômage qui est passé de près de 30% en 2000 à moins de 10% au début de cette année, alors que la réponse à la demande sociale demeure robuste, comme l’illustre la distribution de 350000 logements cette année, en même temps que plus d’un million d’autres unités sont en chantier». Il a également insisté sur l’importance du «dialogue avec les partenaires économiques et sociaux, et sur l’information régulière des citoyens sur les difficultés et les enjeux, ainsi que sur la démarche économique mise en œuvre, afin de rallier leur adhésion en cette période cruciale que traverse le pays».
F. G.