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Cachemire : De nouveaux tirs entre l’Inde et le Pakistan

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Les deux pays se disputent cette région depuis près de 70 ans. Les tirs ont eu lieu après l’offre de médiation du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
L’Inde et le Pakistan ont à nouveau échangé des tirs samedi dans la région disputée du Cachemire, peu après une offre de médiation du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Les échanges ont été dépeints côté indien comme des « tirs d’armes légères et de mortiers ». Ils se sont produits deux jours après l’annonce par New Delhi d’une série de frappes du côté pakistanais de la Ligne de démarcation qui divise le territoire en deux. Ils ont duré environ deux heures au-dessus de la frontière dans le secteur d’Akhnoor, a indiqué à l’Agence France Presse Pawal Kotwal, un responsable civil de la province de Jammu et Cachemire, côté indien. « Nous sommes prêts à toute éventualité, mais la situation est calme dans la région », a-t-il ajouté. Côté pakistanais, l’armée a indiqué avoir « légitimement répondu à des tirs non provoqués » qui ont débuté à 4 heures (vendredi 23 heures GMT) et duré quatre heures dans le secteur de Bhimber, côté pakistanais. Les deux puissances nucléaires, en conflit depuis près de 70 ans au sujet de ce territoire himalayen, n’ont pas fait état de victimes ni de dégâts.
Les tensions se sont brusquement aggravées cette semaine après l’annonce jeudi par l’Inde de frappes qualifiées de « chirurgicales » le long de la frontière de facto avec le Pakistan au Cachemire. Islamabad a dénoncé « une agression » qui a coûté la vie à au moins deux de ses soldats. Cette opération militaire est elle-même intervenue une dizaine de jours après l’attaque d’une base indienne au Cachemire où 19 soldats ont trouvé la mort, la plus meurtrière dans la région depuis plus d’une décennie.

Évacuation
L’Inde a procédé vendredi à l’évacuation de milliers d’habitants de localités frontalières du Pakistan par crainte de représailles. À Naushera Dhalla, dans le Pendjab indien, la plupart des 4 500 habitants sont partis, ne laissant qu’une poignée d’hommes veiller sur leurs biens, a constaté l’Agence France-Presse. Le village avait déjà été évacué lors d’une précédente confrontation indo-pakistanaise en 1971. Au Cachemire pakistanais, Suleman Ahmad, 35 ans, épicier dans le secteur de Battal, a déploré que « les affaires (soient) durement touchées en cas de tensions de ce type sur la Ligne de contrôle. Les gens ne sortent pas de chez eux. Il y a de la peur et de la panique dans le secteur, mais personne ne s’en va », a-t-il témoigné. « Les écoles sont fermées depuis (jeudi) dans notre secteur. Cela affecte les études de nos enfants », a regretté Abdul Waheed, 45 ans, habitant de Mandhol.
La partie du Cachemire contrôlée par l’Inde, où sévissent des groupes rebelles indépendantistes ou pro-pakistanais, s’est embrasée en juillet après la mort d’un jeune rebelle charismatique. Depuis une dizaine de jours, New Delhi est aussi à l’offensive diplomatique pour tenter d’isoler Islamabad sur la scène internationale. L’Inde s’est ainsi retirée d’un sommet régional prévu en octobre dans la capitale pakistanaise, entraînant à sa suite le Bangladesh, l’Afghanistan et le Bhoutan. Islamabad a depuis « reporté » le sommet.

Médiation de Ban Ki-moon
Face à cette résurgence de tensions, Ban Ki-moon a offert ses bons offices pour une médiation entre New Delhi et Islamabad. Il a demandé « aux deux parties de faire preuve du maximum de retenue et de prendre immédiatement des mesures pour faire retomber la tension », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric. « Ses bons offices sont disponibles si les deux parties acceptent » cette médiation, a-t-il ajouté. Cette déclaration a suivi une rencontre vendredi du secrétaire général avec l’ambassadrice pakistanaise à l’ONU, Maleeha Lodhi. « Je lui ai dit que le moment était venu d’une intervention audacieuse de sa part afin d’éviter une crise », a-t-elle déclaré à l’Agence France_Presse. « Nous vivons un moment dangereux pour la région », a-t-elle souligné.
La représentation de l’Inde à l’ONU a indiqué dans un communiqué à l’Agence France-Presse que « l’Inde n’avait aucun désir d’aggraver la situation » et que son opération jeudi « était une frappe contre-terroriste calculée », « concentrée en terme de cibles et de zone géographique ». Le Pakistan a aussi suggéré que Ban Ki-moon « avance » une visite projetée en novembre en Inde et au Pakistan afin de tenter d’apaiser la crise.

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