Selon le chargé de communication de l’Établissement public de santé de proximité (EPSP) de la daïra de Béni-Saf (32 km au nord-ouest d’Aïn-Témouchent), le service épidémiologique relevant à cet hôpital a enregistré, en 2016, pas moins de 262 cas de morsure et griffure de chiens errants, un bilan encore préliminaire comptabilisé au niveau des 05 communes que sont Béni-Saf, Émir-Abdelkader, Sidi-Safi. L’année d’avant il a été recensé 350 cas de morsures de chiens errants, une situation forte inquiétante ayant induit une incidence financière estimée par les mêmes services à 1,4 million de dinars contre 1 million durant les huit mois de l’année en cours. Le dispositif mis en branle par les responsables de l’EPSP précise le chargé de communication, a mobilisé les moyens humains et matériels de 6 polycliniques lesquelles ont déployé tous les efforts souhaités pour la prise en charge imminente des victimes mordues ou griffonnées. Mercredi dernier, c’est à l’issue d’une rencontre médicale célébrée à l’occasion de la Journée mondiale de la rage qui avait pour thématique « éduquer, vacciner et éliminer » pour atteindre l’objectif zéro décès par la rage que ces statistiques partielles (concernant uniquement l’EPSP de Béni-Saf) ont été portées à la connaissance de l’assistance et de la presse. Nonobstant les efforts déployés par les collectivités locales, les associations de chasse et les bureaux d’hygiène communaux qui ont éradiqué plus de 120 chiens en 2015 à travers la wilaya d’Aïn-Témouchent contre 80 environ en 2016. Le phénomène des chiens errants porteurs de virus de plusieurs maladies à déclaration obligatoire (MDO), continue a suscité des préoccupations non des moindres au niveau de plusieurs localités dont principalement les grandes agglomérations et les régions à vocation agricole et d’élevage par excellence. Au programme de cette manifestation scientifique, qui a eu lieu à la salle de conférences de l’EPSP, deux communications, animées par les épidémiologues, en l’occurrence les Docteurs Hamdi et Bentouir, avaient pour objectif de mieux faire connaître les effets de la rage chez l’homme et l’animal, d’une part, et les mesures de prévention qui existent pour atténuer et éliminer la rage humaine en axant la lutte sur les réservoirs et foyer susceptibles de générer des épidémies. La rage est une maladie mortelle à 100% et qu’une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspecté de rage doit être strictement observée. Il faut savoir aussi que la rage fait actuellement, chaque année, environ 60.000 victimes dans le monde. La grande majorité des cas touchés sont des enfants mordus par des chiens contaminés. Or, la vaccination d’au moins 70% des chiens pourrait interrompre le cycle de transmission chez les chiens et vers l’homme. Il existe des vaccins sûrs et efficaces, considérés comme financièrement abordables pour lutter contre la rage canine. Ce mode opératoire est quelque peu difficile à réaliser car les chiens errants n’ont pas de propriétaires venant les réclamer quand les canines sont mises en fourrières. De son côté, le Dr Lakhdari Baroudi, inspecteur à la DSP d’Ain Témouchent, a pris la parole pour évoquer lui aussi la situation épidémiologique dans la wilaya indiquant toute l’importance qu’accordent les responsables du secteur à ce fléau ravageur quant à son éradication au moment opportun et sans tarder.
Boualem Belhadri