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Blida : le mouton, star de toutes les discussions

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Depuis maintenant deux ou trois semaines, le mouton est au centre de toutes les discussions et chacun y va de sa diatribe.

Certains le trouvent inabordable, d’autres estiment que son prix va avec celui de tous les produits de large consommation, et la troisième catégorie, peut-être la moins nombreuse, n’en parle même pas car leur mouton est déjà prêt quelque part. Pour le citoyen moyen, le mouton est un véritable casse-tête, surtout cette année car il intervient juste au moment de la rentrée scolaire avec toutes ses dépenses et le fonctionnaire ou le travailleur ne sait plus où se diriger.
En effet, les magasins et les grandes surfaces l’interpellent de façon ostentatoire pour qu’il achète les articles scolaires dont ont besoin ses enfants alors que le bêlement des moutons, de plus en plus présents dans les marchés et dans des garages, lui rappelle que l’Aïd El Adha est à nos portes. Pour les prix, ils sont encore assez disparates mais tendent plutôt vers l’abordable, surtout qu’il reste encore plus de quinze jours et les revendeurs, cette plaie de nos marchés, attendent les derniers jours pour sévir et profiter du désarroi de leurs concitoyens. En effet, la plupart des gens doivent attendre les deux ou trois derniers jours pour acheter leur mouton car ils n’ont pas où le mettre et c’est là que les prix montent car la demande est très forte. Actuellement, nous pouvons acquérir un mouton ‘respectable’ entre 25 et 30000 DA mais la question lancinante demeure ‘où le mettre ?’ car nous habitons presque tous des HLM et l’entraide familiale a été enterrée il y a fort longtemps.
Les plus chanceux peuvent commander leur mouton chez des revendeurs qui ramènent les moutons là où ils les trouvent et les gardent chez eux pour leurs connaissances qui paient en contrepartie la nourriture et le gite.
Mais les autres, la majorité, n’ont pas cette aubaine et ils doivent attendre la dernière minute pour acheter un mouton mais là ils doivent payer le prix fort. Pourtant cela n’empêche pas les maquignons d’être déjà là, avec leurs bêtes aux cornes apparentes et à la laine bien fournie, attendant de vendre leur cheptel et de retourner auprès des leurs pour fêter l’Aïd.
Ces dernières années, de nombreux citoyens se rendaient vers les hauts-plateaux pour acheter des moutons moins chers et en meilleure santé mais, cette année ils préfèrent rester là car, affirment-ils, les maquignons vendent aussi cher leurs moutons dans leur région. Les raisons de cette situation reviennent à ce que les revendeurs n’ont plus les coudées franches comme avant avec l’interdiction qui leur est faite de ramener un nombre important de moutons en les payant à des prix très bas pour prendre parfois le double comme bénéfice.
Maintenant, ils ne peuvent plus le faire car ils risquent de voir les moutons qu’ils ramènent saisis s’ils n’ont pas une carte de maquignon ou ne peuvent produire des factures en bonne et due forme. Les éleveurs sont donc obligés de ramener les moutons jusqu’au nord du pays et là, ils préfèrent le vendre eux-mêmes et engranger les bénéfices à la place des revendeurs. Peut-être que cela va faire baisser les prix, espèrent nombre de citoyens.
Hadj Mansour

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