Les élus de la Nation, au niveau des assemblées, des communes et de wilaya de la Capitale se bousculaient, hier, pour accéder, au seul bureau ouvert, à l’occasion de la tenue, en cette journée, du scrutin des sénatoriales. Les membres du collège électoral convoqués pour élire, à travers un scrutin indirect, 48 membres du Conseil de la nation dont le mandat de six ans arrive à expiration, étaient regroupés, à l’intérieur du siège de la wilaya d’Alger, dans la petite cour et les couloirs à proximité de l’unique bureau de vote mis à la disposition, de 1254 électeurs concernés par le scrutin sénatorial.
Les discussions et les échanges entre membres du collège électoral, présents, en grand nombre, hier matin, pour le vote des sénatoriales, n’ont pas réussi à alléger, le poids de l’attente des électeurs et électrices de leur tour pour accomplir le vote. Il fallait attendre qu’une voix se fasse retentir et prononcée, le numéro attribué à chaque électeur et électrice, ou bien son nom et prénom, pour qu’enfin, le bureau de vote leur soit accessible pour voter sur le candidat de leur choix. La colère des élus s’est manifestée, tantôt par leur regard désapprobateur de « la désorganisation » et « des conditions déplorables » dans lesquelles se déroulaient le scrutin pour l’élection des nouveaux membres de la Chambre haute de la Nation. « Il est impensable que les responsables de la wilaya d’Alger aient pensé à ouvrir que ce bureau pour le nombre important des électeurs concernés par ce vote » lassait, hier, un élu à son collègue, debout dans le couloir qui mène au bureau de vote, submergé par la file d’attente de votants, quant d’autres attendaient dans la petite cour intérieurث.
Si certains élus, notamment des femmes ont réussi à prendre place sur les bancs de cette cour au style mauresque, c’est qu’elles avaient de la chance, car arrivées plutôt, elles étaient, ainsi, épargnées d’attendre debout, jusqu’à ce qu’on les appelle pour voter. En passant dans les rangs, souvent difficilement, on entendait des élus (es) s’interrogeaient, avec étonnement quant aux raisons ayant amené les autorités de la wilaya d’Alger, et à leur tête, son wali, Abdelakader Zoukh, à ouvrir un seul bureau, pour 1.254 électeurs, représentant les élus de 57 communes de la Capitale et les 55 élus de l’Assemblée populaire de la Wilaya d’Alger. Il est à noter que le scrutin pour ces sénatorialeس a débuté, à 8h00, hier pour s’achever à 17h00, opération supervisée, pour rappel, par une commission électorale comprenant cinq juges. Tout au long de la matinée, nombreux les élus (es) qui se sont présentés au siège d’Abdelkader Zoukh, à l’instar de leurs collègues dans les autres wilayas d’Algérie, pour élire, à travers un scrutin indirect, les futures 48 membres du Conseil de la nation dont le mandat de leurs prédécesseurs est arrivé à terme. ٠
Alger, six candidats se disputent le poste de sénateur, mais la bataille est entre les deux candidats, du parti de Amar Saâdani et Ahmed Ouyahia. Pour certains élus que nous avons rencontrés, hier, les conditions «déplorables » dans lesquelles, notamment dans la matinée, s’est déroulé le scrutin, comme nous l’a souligné l’élu Chami, exprimant son « étonnement » de voire l’élection du membre du Sénat « se tenir dans de telles conditions, déplorables comme vous le constatez » nous a-t-il lancé, (voire aussi encadré ci-dessous). Par ailleurs, la presse, notamment les cameramens de chaînes nationales de télévision privées, ont eu des difficultés pour filmer l’ambiance et l’atmosphère de l’opération de vote, notamment, au niveau, de la file d’attente des élus devant le bureau de vote. Un journaliste et son caméraman ont été invités, sans aucune explication à « arrêter » de filmer, par le responsable de la cellule de communication de la Wilaya d’Alger, sans explication aucune, en se contentant de leur lancer «c’est interdit ».Suscitant la réaction d’un élu, parmi ceux présents en file indienne devant le bureau de vote, qui a lancé «laissez le filmer, dans quelles conditions déplorables se déroulent le vote des sénatoriales, il n’est inscrit nulle part qu’il était interdit de filmer ou prendre des photos» a-t-il indiqué. Et de rebondir en déclarant « doit-on autoriser à filmer quand tout va bien et interdire quand ça va mal ?» s’est-il interroger. En quittant le siège de la wWilaya, d’Alger, peu avant 11h30mn, la voix, dans le grand parleur, appelait l’élu numéro 201, à se présenter au bureau de vote. Et pour y arriver, il devait se frayer un chemin parmi les nombreux collègues, qui attendaient, chacun son tour, l’appel de la voix, indiquant leur numéro respectif, pour enfin se diriger à leur tour, à l’unique bureau de vote aménagé, pour les sénatoriales de l’année 2015.
Karima Bennour