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«Hunger Games» : Woody Harrelson acteur et citoyen engagé

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Depuis « Tueurs-nés », l’acteur américain navigue entre blockbusters hollywoodiens et films indépendants. Rencontre à l’occasion de son passage à Paris pour la promotion du dernier volet de « Hunger Games ».

Vous incarnez Haymitch, le protecteur de Katniss Everdeen, jouée par Jennifer Lawrence. Le succès de “Hunger Games” vous a-t-il surpris ?
Woody Harrelson. On pouvait sentir, avant la sortie du premier film, qu’il allait se passer quelque chose, mais on ne pouvait pas prévoir un tel impact. Ce qui me plaît, c’est que, dans cette saga, il n’y a pas ­uniquement de l’action. On y dit des choses sur la société dans laquelle nous ­vivons, on y dénonce ces grandes entreprises qui veulent contrôler notre quotidien, ces politiques qui étranglent les gens, cette nature que l’on assassine chaque jour. Nous sommes dans une ­période complexe, et quand on voit une héroïne comme Katniss Everdeen devenir la voix du peuple, on se pose des questions : et si cela arrivait dans le monde contemporain ?

Vous avez assisté à l’éclosion de Jennifer Lawrence. Lui avez-vous donné des conseils pour gérer cette célébrité soudaine ?
Jennifer est l’une des plus grandes stars au monde aujourd’hui. Et elle n’a pas besoin de conseils car elle a vraiment la tête sur les épaules. Je l’ai juste prévenue des galères liées aux paparazzis. Mais elle s’en est vite rendu compte toute seule. En quatre ans, elle n’a pas vraiment changé, elle fait ­attention aux fringues qu’elle porte, aux propos qu’elle peut tenir, mais elle est restée telle que je l’ai connue au ­départ. C’est rassurant.

“GAME OF THRONES”, “NARCOS” SONT DES SÉRIES QUI FRAPPENT LES ESPRITS

Votre présence dans la série “True Detective” vous a remis au premier plan. Un beau pied de nez au sitcom “Cheers” qui vous avait lancé il y a trente ans ?
En acceptant de jouer dans “True ­Detective”, je ne savais pas que ce serait aussi fort. J’ai eu du bol ! Mais c’est vrai que le format d’une série permet de développer et d’explorer davantage un personnage, de rentrer vraiment dans sa vie. Au cinéma, on a rarement plus de deux heures pour en faire le tour… “Game of Thrones”, “Narcos” sont des séries qui frappent les esprits parce qu’elles ont le temps d’installer les différentes histoires.

Vous êtes un fervent défenseur de l’écologie. Qu’attendez-vous de la prochaine conférence sur le climat qui se tient à Paris à la fin du mois ?
Je ne suis pas un activiste, mais j’essaie de m’impliquer dans des projets qui peuvent changer le cours des choses. J’ai monté deux sociétés, l’une où l’on crée du papier sans utiliser de bois, l’autre où l’on purifie l’eau. Et j’en ai d’autres dans les tuyaux. Ce qui compte, c’est de changer les paradigmes. Je n’irais jamais m’associer avec Shell ou une société qui extrait du gaz. Les leaders du monde entier n’ont plus aucun pouvoir face aux problèmes écologiques. Peut-être qu’Al Gore, à l’époque, aurait pu inverser la tendance. Mais il n’a pas été élu.

Contrairement à beaucoup de gens, vous avez les moyens de bien vivre, de bien manger. Le monde entier peut-il avoir une conscience écologique ?
Je navigue entre deux eaux, c’est vrai. Mais je fais ce qui me semble le mieux. Je roule en voiture électrique. Ça coûte cher à l’achat, mais, au final, c’est plus rentable. Si les gens se sentent concernés, ils peuvent acheter des produits biologiques et se passer d’un sac plastique ou en papier dès qu’ils font du shopping. Chacun à son niveau peut accomplir des choses simples mais importantes.
In Paris Match

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