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Sommet du G20 à Antalya, en Turquie : les répliques des attentats de Paris en toile de fond

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Le Sommet du G20 qui devait ouvrir ses travaux, hier à Antalya, Turquie, essentiellement sur la crise en Syrie, les réfugiés, le Climat, en prévision de la COP21 de Paris, et sur des questions économiques, telles les menaces qui vont du renchérissement du dollar à la dépréciation des monnaies des pays émergents, à la chute du prix des matières premières et le ralentissement du flux de capitaux, les répliques des attentats de Paris ont occupé le premier plan des discussions.

La tragédie qui a frappé la capitale française, Paris, dans la soirée de vendredi dernier, suite aux attaques terroristes, commis simultanément et dans différents lieux, faisant 129 victimes et 352 blessés, a bousculé l’agenda du G20. Les chefs d’État et responsables de gouvernement présents, hier, à ce Sommet, se sont exprimés sur la lutte contre le terrorisme, phénomène transfrontalier, bien avant le début de la réunion du G20. Lors de la réunion des responsables des pays du Brics -Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, qui s’est tenue peu avant le début du Sommet du G20, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que «nous sommes parfaitement conscients qu’il faut conjuguer les efforts de la communauté internationale afin de venir à bout de la menace terroriste» et aussi pour «aider les millions de personnes privées de logement», a-t-il souligné, lors d’une réunion avec les partenaires du Brics. Le président russe a précisé, par ailleurs, qu’«il est nécessaire d’agir en stricte conformité avec la Charte des Nations unies, sur la base des normes internationales, en respectant les droits souverains et les intérêts légitimes de chaque État». Pour Vladimir Poutine, «l’on ne peut maîtriser la menace terroriste (…) que si toute la communauté internationale unit ses efforts», a-t-il déclaré, au sommet informel des Brics, tenu sous sa présidence, hier à Antalya, et consacré à la lutte contre le terrorisme. De son côté, le président américain, Barack Obama, peu avant le début de la réunion du G20, s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Qualifiant la Turquie d’«un de ses partenaires les plus importants». Le locataire de la Maison-Blanche a déclaré que «nous allons redoubler d’efforts avec les autres membres de la Coalition (internationale que dirige les USA, ndlr) pour assurer une transition pacifique en Syrie et éliminer Daech», a-t-il indiqué. Pour sa part, Erdogan assurant que le Sommet du G20 va envoyer un message «très fort» et «très dur» sur la lutte contre le terrorisme après les attentats meurtriers de Paris. Celui qui vient d’être réélu à la tête de la présidence turque, a jouté : «Je pense que notre réponse au terrorisme international va se concrétiser de façon très forte, très dure à ce Sommet du G20», faisant fi des critiques et reproches exprimées par des responsables politiques européens et d’autres régions du monde, des facilités dont les terroristes ont et continuent de bénéficier, depuis plus de quatre ans, notamment pour leurs déplacements vers et en provenance de Syrie, à partir des territoires turcs. Par ailleurs, le ministre des Finances, Michel Sapin qui, avec le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, représentent le président François Hollande, lors de ce Sommet, a déclaré dès son arrivée, hier à Antalya, que son pays attend du G20 des «décisions concrètes» contre le financement du terrorisme du Sommet G20. «Au-delà de la solidarité et de l’émotion» après les attentats de Paris, la France «voudra des décisions concrètes en matière de lutte contre le financement du terrorisme», a fait savoir Michel Sapin.

Les intérêts stratégiques nourrissent les divergences
Il est à noter que des analyses et des déclarations de responsables politiques et militaires ont coïncidé avec la tenue durant deux jours du Sommet du G20. Pour l’ex-président français et patron du Parti des républicains, «il faut faire tout pour détruire Daech», a-t-il déclaré, au terme de sa rencontre avec François Hollande, hier matin, à l’Élysée. Pour Nicolas Sarkosy, « une coalition est nécessaire, notamment avec la Russie», a-t-il déclaré, avant d’indiquer qu’en Syrie «nous avons besoin de tout le monde pour exterminer Daech» et préciser «et notamment de Russes, il ne peut pas y avoir deux coalitions en Syrie», a souligné, hier, Sarkosy. Aussi, dans le magazine “Foreign Policy”, l’ ex-commandant des forces de l’Otan en Europe, l’amiral à la retraite, James Stavridis, a indiqué que «l’Otan devrait souligner qu’elle construit une -coalition ouverte-, à savoir celle qui pourrait inclure non seulement les forces de ses alliés traditionnels, mais aussi celles de son adversaire traditionnel, la Russie», a écrit James Stavridis. Pour sa part, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné que, selon les leaders des Brics, «il faut créer un front antiterroriste universel suite aux attentats de Paris», a-t-il déclaré. Et à son homologue américain, John Kerry, le gouvernement syrien, précisément le ministère syrien du Pétrole, lui a adressé, hier, un démenti à sa déclaration, relative à «la conclusion d’accords pétroliers entre Daech et Damas». Au moment où les chefs d’État et d’organisations internationales multiplient leurs appels à faire preuve d’unité face à la propagation du terrorisme, les divergences persistent, quant à l’approche globale à adopter. Washington voudrait que sa coalition contre Daech constituée, pour rappel, par ses alliés et hors du cadre des Nations unies, soit le cadre que devront rejoindre les autres pour lutter contre le terrorisme et, partant, l’Oncle Sam continuera d’assurer le leadership. Alors que d’autres voies à travers le monde se font entendre et appellent à une action commune internationale, dans le cadre de l’ONU, pour lutter contre le terrorisme, lequel est transfrontalier, approche qui, pour bon nombre d’expert, est à même d’éviter que le chaos ne s’étende davantage, situation qui profite aux groupes terroristes.
Karima Bennour

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