Mohamed Ibn El-Boushaki, directeur de la marine marchande et des ports, auprès du ministère des Transports, a été, hier, l’invité de la Rédaction de la Chaîne 3. Au cours de cette émission, il a été évoqué la baisse de rendement concernant le transport maritime de marchandises qui ne représente que 2%, actuellement.
Dans ce contexte, il a été donné de constater que la quasi-totalité du transport des marchandises est assurée par des pavillons étrangers. À cela, Ibn El-Boushaki a déclaré que le secteur de la marine marchande est un secteur très sensible. Face à cette situation inquiétante, les pouvoirs publics ont fini par réagir. L’intervenant a affirmé qu’il y a un programme d’acquisition de navires qui va justement réhabiliter et renforcer le pavillon national. Selon lui, le secteur vient d’acquérir récemment 6 navires. Cinq navires sont destinés pour la Cnan nord et le sixième pour la Cnan med. D’autre part, il a souligné que 18 navires sont prévus pour la marchandise marchande ainsi qu’un car-ferry de grande capacité. Ces navires sont en cours de construction dans des chantiers navals étrangers. À travers cela, le secteur escompte atteindre un taux de couverture de 25% de ses ressources. À cet effet, Ibn El Boushaki a précisé que 98% des échanges commerciaux sont effectués par voie maritime. Par ailleurs, il a déclaré qu’une enveloppe dépassant un milliard de dollars sera effectivement débloquée pour l’acquisition de 27 navires d’ici à 2019. Selon lui, les acquisitions sont financées par le Fonds monétaire international (FMI). Aussi, il a été évoqué les quatre milliards de dollars qui profitent actuellement aux pavillons étrangers, et ce, sur les soixante milliards de dollars d’importation. Face à cet état de fait, le responsable a souligné que des mesures ont été prises pour le renforcement et la consolidation de la flotte nationale. Il a été aussi question de la déstructuration totale du pavillon maritime national. À cet effet, l’intervenant a précisé que cette opération a concerné plusieurs secteurs en Algérie. Ibn El-Boushaki a affirmé que durant les années 80, la Cnan possédait 80 navires et était considérée comme la meilleure flotte de la Méditerranée. Mettant en cause les diverses circonstances, l’intervenant a affirmé que ces navires ont vieilli au cours des années et n’ont pas été remplacés. À cet effet, il a souligné que c’est aussi pareil pour l’encadrement. Il a déclaré que des mesures ont également été prises dans le domaine de la formation. La spécialité est dispensée à l’École nationale supérieure maritime et ce, dans le but de procéder au rajeunissement de l’encadrement. Le représentant du secteur a affirmé qu’il y a une restructuration du secteur qui se fait actuellement se traduisant par une nouvelle configuration. Aussi, la mise en place de trois groupes du secteur du transport : le groupe transport maritime, le groupe port et le groupe de transport de voyageurs dans le but d’améliorer le secteur.
L’intervenant a été questionné sur la politique de privatisation mise en œuvre dans le transport maritime de marchandises qui a lamentablement échouée. À cela, le responsable a répondu que le secteur n’est pas au stade de la privatisation, néanmoins, il a été mis en place des partenariats qui n’ont pas eu les résultats escomptés. Selon lui, le but est de renforcer les capacités nationales tout en ajoutant qu’il y a des opérateurs privés qui interviennent dans le secteur. Aussi, il a été mis en exergue le grand port commercial de la région centre du pays qui sera implanté dans la localité côtière d’El Hamdania à Cherchell (wilaya de Tipaza). Ce port devra s’étendre sur une superficie de plus de 1.000 hectares et disposera d’une zone logistique de 2.000 hectares, comme il sera doté de 3360 mètres linéaires de quai pouvant accueillir des navires de grande taille. L’étude de localisation initiée par le ministère des Transports tire à sa fin. Les délais de réalisation ont été ramenés à 7 années au lieu de 10. Les financements pour la réalisation de cette infrastructure d’envergure, qui devra être réalisée en 3 étapes, ne seront pas supportés par l’État.
A cet effet, le ministère des Transports étudie actuellement les modes de financement possibles sans recourir au Trésor public. Ce port devrait augmenter les capacités portuaires actuelles de la région centre qui ne seront pas en mesure de faire face à la croissance du trafic prévu à l’horizon 2050. Selon les prévisions du secteur des transports, le volume du trafic dans cette région du pays devrait atteindre, à cette échéance, 35 millions de tonnes de marchandises/an et deux (2) millions de conteneurs de 20 pieds annuellement contre 30% de ce volume traité actuellement par les ports d’Alger et de Ténès, soit près de 10,5 millions de tonnes actuellement. Concernant le transport de voyageurs, Ibn El Boushaki a déclaré que quatre navires monocoques seront réceptionnés à l’été prochain pour desservir les lignes maritimes vers l’intérieur du pays à l’exemple d’Alger-Béjaïa.
Lazreg Aounallah