Le tireur, qui est mort lors de l’échange de tirs avec la police, a méthodiquement abattu ses victimes en passant d’une salle de cours à l’autre. Un jeune homme a abattu, jeudi, dix personnes sur un campus universitaire de l’Oregon, un nouveau massacre qui a provoqué la stupeur des Américains et la colère du président Barack Obama face aux fusillades devenues «une routine» aux États-Unis. «Pour l’instant, nous pouvons confirmer dix morts» et sept blessés dans la fusillade, a déclaré le shérif du comté local, John Hanlin, lors d’une conférence de presse, sans préciser si le tireur, qui est mort lors d’échanges de tirs avec la police, faisait partie de ce bilan. Plusieurs médias américains affirment qu’il s’agit de Chris Harper Mercer, un homme de 26 ans qui ne serait pas étudiant dans l’université où s’est déroulé le massacre.
Les motivations du tireur n’étaient pas connues une douzaine d’heures après le massacre. Le shérif, lui, a refusé de donner le nom de l’auteur de la fusillade. «Vous ne m’entendrez jamais prononcer son nom. Je ne vais pas lui donner la reconnaissance qu’il cherchait sans doute avant de commettre cet acte horrible et lâche», a-t-il lancé.
Des sources de CBS News ont fait état de «quatre armes – plusieurs pistolets et un fusil – (qui) ont été retrouvées sur la scène de la fusillade». Le tireur est mort sur le campus de l’université, lors d’un «échange de coups de feu» avec les policiers, a précisé John Hanlin. «J’étais dans la classe d’à côté de celle où le tireur» se trouvait, a témoigné une étudiante, Cassandra Welding, sur CNN. En entendant des coups de feu, «tous les étudiants dans la classe se sont jetés sous les bureaux et une femme, une de mes camarades de classe, a été voir ce qu’il se passait, a ouvert la porte et malheureusement le tireur lui a tiré dessus.»
Les étudiants paniqués ont alors fermé la porte, éteint la lumière et appelé la police et leurs familles, tentant de se protéger avec «nos sacs, chaises, tout ce qu’on pouvait trouver au cas où il entre», a poursuivi Cassandra Welding.
«C’est devenu une routine»
Le tireur a méthodiquement abattu ses victimes, passant d’une salle de cours à l’autre de l’université d’Umpqua, selon les médias locaux. L’université est installée dans une région reculée et rurale, vivant principalement de l’exploitation du bois. «Le plus grand choc sera lorsque les noms (des victimes) seront rendus publics et que l’on va reconnaître certains de ces noms», s’est attristé le maire de Roseburg, évoquant un crime «insensé». Jeudi soir une veillée aux chandelles se tenait à Roseburg, et d’autres scènes similaires accompagnées souvent de prières se répétaient ailleurs dans l’État.
Le campus universitaire, où étudient quelque 3 000 personnes, restera fermé aux étudiants jusqu’à au moins lundi, a annoncé la direction.
«Nos pensées et nos prières ne sont pas suffisantes», a lancé le président Obama, le visage fermé, quelques heures après la fusillade, appelant une nouvelle fois le Congrès à légiférer pour mieux encadrer l’utilisation des armes à feu. «C’est devenu une routine», a-t-il déploré. Prenant les Américains à partie, Barack Obama a appelé ces derniers à demander des comptes à leurs élus sur ce sujet : «À chaque fois qu’un drame comme celui-ci se produira, je répéterai que nous pouvons y faire quelque chose mais que nous devons changer nos lois», a-t-il conclu.
Les fusillades sont très fréquentes dans les lycées et universités aux États-Unis : l’une d’elles avait déjà eu lieu dans un lycée du Dakota du Sud mercredi, faisant un blessé, et une autre début septembre dans une université de Sacramento avait fait un mort et deux blessés.
Le 16 avril 2007, un étudiant de 23 ans avait tué 32 personnes avant de se donner la mort sur le campus de l’université de Virginia Tech, à Blacksburg (Virginie). C’est la pire fusillade de l’histoire du pays en temps de paix. Plus récemment, un jeune homme de 20 ans avait massacré 26 personnes, dont 20 enfants, dans l’école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut), le 14 décembre 2012.
Dans une Amérique choquée par la mort des écoliers, Barack Obama avait alors tenté, en vain, d’oeuvrer en faveur d’un durcissement de la législation sur les armes.