Intervenu hier au Forum de la Chaîne-I de la radio nationale, Amar Ghoul, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Aménagement du territoire, s’est exprimé promptement au sujet de la loi portant Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Pour lui, le document de cette loi «est un trésor précieux qu’il faudra préserver et poursuivre», afin dit-il, de ne plus revivre une autre tragédie que celle traversée par l’Algérie durant la décennie noire. Cette déclaration vient à la veille du 10e anniversaire de l’adoption de cette Charte approuvée par un référendum citoyen organisé le 29 septembre 2005. Ce projet de loi mis en vigueur à partir de 2006, a décrété l’amnistie absolue en faveur des terroristes islamistes qui n’ont pas les mains entachées de sang. Elle concerne, notamment ceux qui ne sont pas coupables de crimes collectifs, de viols ou de l’utilisation d’objets explosifs sur les lieux publics. Cette loi prévoit d’accorder aux assaillants un délai de six mois à partir de la date de mise en œuvre de la Charte. Aussi, celle-ci a interdit toute activité politique aux personnes ayant instrumentalisé la religion à des fins d’accéder au pouvoir, et plus précisément les membres de l’ex-parti dissous le FIS (Front islamique du salut). à cette occasion donc, Ghoul sous sa casquette de ministre du gouvernement a loué les vertus de la Charte, une loi chère au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Toutes les victimes de la tragédie nationale sont réhabilitées au sein de la société et ont intégré la vie ordinaire», a expliqué le ministre. Une déclaration en allusion aux milliers d’islamistes armés qui ont été réintégrés sur le plan social après avoir descendu des maquis, en se rendant aux services de sécurité et en remettant leurs armes. Plus loin, Ghoul estime qu’aujourd’hui, l’Algérie dont l’expérience en matière de lutte contre le terrorisme n’est plus à démontrer, inspire beaucoup de pays et la communauté internationale, qui a tendance à suivre l’exemple algérien et adopte sa vision stratégique dans ce domaine. «Les états-Unis et les Nations unis sont entrain de prendre le modèle algérien pour faire face au terrorisme», a-t-il affirmé à ce propos, sans doute pour renvoyer l’opinion à la dernière «Conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme et la dé-radicalisation» organisée par Alger en juillet dernier. Une rencontre lors de laquelle, la politique algérienne en la matière a été soutenue par nombre d’experts, spécialistes et organisations mondiales, ayant pris part à cette conférence. En fin août dernier, Ghoul qui a été invité en tant que responsable politique, à donner son avis sur le conclave organisé par Madani Mezreg, ex-membre du GIA (Groupe islamique armé) et sur ses intentions de créer son parti politique, était resté évasif sur la question. D’ailleurs, il avait tout juste rappelé les lois de la République en se contentant des déclarations du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, à ce sujet. Même s’il avait glissé une phrase pas peu-perplexe en déclarant que «l’Algérie d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui».
Des assises sur l’aménagement du territoire en décembre prochain
Le tourisme national pourra-il connaître son envolée sous la bannière d’Amar Ghoul, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Aménagement du territoire ? En tout cas, pour le premier responsable du secteur, tous les espoirs sont permis, même avec le recul drastique des ressources publiques. Ce secteur qui figure parmi les cinq autres sur lesquels mise le gouvernement, afin de booster la croissance économique hors-hydrocarbures en vue d’une sortie de crise. Pour se faire, l’investissement doit être relancé pour relever ce défi. C’est autour de cette question que le ministre hôte de la Chaîne-I s’est justement exprimé. Son programme d’action dit «spécial» est axé sur trois volets distincts, qui sont le tourisme interne en direction des algériens à l’intérieur du pays, de la communauté algérienne résidante en dehors du territoire national et enfin celui destiné aux touristes étrangers.
Quant à l’investissement, c’est une autre paire de manches. D’ores et déjà, Ghoul estime que ses engagements pris l’été dernier sur la dé-bureaucratisation de l’acte d’investir dans le domaine commencent à avoir ses effets sur le terrain. «Aujourd’hui, les investisseurs en tourisme se bousculent au portillon.
Il y a de plus en plus de porteurs de projets qui s’orientent vers ce domaine qui suscite les convoitises», a-t-il assuré, avant d’expliquer les raisons de cet intérêt. Selon lui, il trouve sa justification dans les facilités introduites dans le traitement des dossiers d’investissement, qui se fait désormais en l’espace d’une semaine seulement et de manière informatisé, a-t-il souligné. à ce titre, il a appelé les opérateurs privés à se mobiliser pour réaliser le programme des infrastructures touristiques prévues dans le cadre de la relance du secteur. Pour lui, 99% des investissements sont basés sur le privé. Tout en rappelant que son secteur ne sera pas touché par des restrictions budgétaires, Ghoul a affirmé en gage de garantie que l’état est prêt à financer 70% des projets, alors que l’opérateur ne participe quant à lui, qu’avec les 30% restant. Enfin, l’ex-ministre des Transports a révélé que des assises nationales sur l’aménagement du territoire seront organisées en décembre prochain. Cette rencontre devra mettre l’accent sur la mise en valeur du foncier industriel touristique, en vue d’une mise en place d’une stratégie d’aménagement touristique.
Farid Guellil