Une base de l’armée de l’air près de Peshawar, la grande ville pakistanaise du nord, a été attaquée par les talibans, vendredi 18 septembre. Selon les militaires pakistanais qui n’ont pas précisé si les victimes étaient des civils ou des militaires, «seize personnes priant dans une mosquée» adjacente au théâtre des affrontements ont péri lors de cette attaque sur la base de Badaber, qui rappelle celle qui avait eu lieu non loin de là en 2014 et qui avait coûté la vie à cent trente-quatre élèves d’une école militaire. Le général Asim Bajwa, porte-parole de l’armée, a précisé que les opérations étaient toujours en cours dans la matinée afin de retrouver d’éventuels insurgés cachés sur la base. L’armée pakistanaise a lancé une vaste offensive contre les positions des talibans à la frontière afghane après le massacre des élèves militaires, l’attentat le plus meurtrier de l’histoire moderne du Pakistan.
Elle avait intensifié ses opérations contre les fiefs djihadistes dans le nord-ouest du pays, en particulier dans les zones tribales de Khyber et du Waziristan du Nord, secteur qui a servi de quartier général aux talibans pakistanais, au réseau Haqqani et à Al-Qaida. Ces opérations militaires ont contribué à réduire le nombre d’attentats islamistes.
En réaction à l’attaque contre l’école de Peshawar, le Pakistan avait aussi repris les exécutions de condamnés à mort et créé des tribunaux antiterroristes controversés car autorisant l’armée à juger des civils à huis clos.
Depuis, le gouvernement a pendu plus de deux cents condamnés à mort, dont certains n’ont toutefois aucun lien avec des attentats ou les talibans locaux, selon des organisations de défense des droits de l’homme.