Le site archéologique de Siga et le mausolée royal de Syphax, faisant partie du royaume massaesyle (Numidie occidentale), situés dans la wilaya d’Aïn Témouchent, nécessitent un véritable programme de protection et de sauvegarde, estiment les spécialistes. Le site archéologique et historique du mausolée royal de Syphax (3e siècle avant J.C) est situé au sommet de la colline « Skouna », à 220 mètres d’altitude, sur la rive droite de la « Tafna » et en surplomb du site de « Siga-Takembrit ». Classé monument national, en mars 2014, ce patrimoine a été inscrit dans le plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques adopté, en 2014, par l’Assemblée populaire de wilaya (APW). Des travaux à lancer en urgence pour la restauration de ce site d’importance mondiale permettront, également, de remédier aux actes de vandalisme ayant conduit à sa dégradation. Les fouilles anarchiques entreprises dans les caveaux du monument, risquent de « déstabiliser irréversiblement la structure et faire perdre un joyau unique de l’architecture funéraire libyco-punique » (entre le troisième et le second siècle avant JC) », a indiqué, Belkeddar Zoheir, membre de l’association « Les amis de Beni Saf « .
Plusieurs associations, comme « Les amis de Béni Saf « , « Siga » et l’Office de tourisme de Beni Saf, ont alerté les autorités concernées au sujet de ces actes de vandalisme. Ces actes sont le fait d’individus à la recherche de supposés trésors enfouis dans ce site, ont indiqué les responsables de ces associations.
Devant cette situation décriée par le mouvement associatif à travers les réseaux sociaux et dans une correspondance adressée au ministère de tutelle, la direction de la culture a dépêché, sur les lieux, une équipe composée d’archéologues et d’architectes pour constater les dégâts. Celle-ci a relevé, précise-t-on, une dizaine de trous au total.
Des sites qui n’ont pas révélé tous leurs secrets. A la suite de ces appels, le bureau de Tlemcen de l’Office de gestion des biens culturels protégés (OGEBC) a recruté deux gardiens pour assurer la surveillance permanente du site archéologique. Il est prévu la construction d’un mur de clôture autour du mausolée. S’agissant du site archéologique de Siga, relevant de la commune d’Oualhaça, le directeur de la culture a déclaré que le bureau d’étude a livré la première phase relative au diagnostic et travaux d’urgence à entamer. Le dossier a été transmis au ministère pour approbation. Par ailleurs, en 2013, une enveloppe de 7,9 millions de DA a été débloquée pour l’étude et le suivi pour le plan de protection et de mise en valeur du site archéologique de Siga (35 km du chef-lieu de wilaya), rappelle-t-on à la direction locale de la culture. Gérée par cette même administration, l’opération a déterminé la ligne de conduite à tenir pour la protection du site. L’élaboration d’un plan de sauvegarde des vestiges historiques de Siga a été adoptée par l’APW. Ces vestiges n’ont pas livré tous leurs secrets. Jusqu’à présent, seules des fouilles algéro-allemandes ont été effectuées en 1978. Celles-ci ont permis la découverte des restes d’une habitation composée de plusieurs pièces, de gravures murales, des outils agricoles et hydrauliques, ainsi que des pièces de monnaies frappées à l’effigie du roi Syphax et son fils Firmin. « Il s’agit là de la première monnaie nord-africaine », soulignent les experts.
Outre l’importance historique que revêtent ces vestiges, celles-ci peuvent devenir des produits touristiques à valoriser et à inclure dans d’éventuels circuits pour randonneurs ou amateurs des vieilles pierres.
« Ces vestiges constituent un patrimoine touristique inestimable pour le développement de la région », affirme-t-on à la direction du tourisme en mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans ce domaine.
« Ceci ne manquera pas de développer des petites entreprises versées dans la fabrication de produits artisanaux locaux », a-t-on estimé.