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Le Bac désormais pris en otage

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Prévus initialement pour le vendredi 10 juillet, finalement les résultats du baccalauréat ont été mis en ligne dès jeudi 09 juillet sur le site officiel de l’Office national des examens et des concours (Onec) et ont été affichés le jour d’après au niveau des établissements scolaires. Première constatation à faire, c’est que le taux de réussite au Baccalauréat 2015 est de 51,36%. Donc une amélioration sensible par rapport aux 45,01% du baccalauréat de l’année 2014. Au total, 363 140 bacheliers ont passé le cap sur les 853 909 candidats inscrits. Comme de tradition, la wilaya de Tizi Ouzou vient en tête de liste avec 80,67 % de taux de réussite. Cependant, il y a à relever que cette année les candidats ont passé les examens du baccalauréat dans des conditions très délicates dues à la décision des responsables de l’éducation de se passer de l’option du seuil de cours. Autres aléas, l’année scolaire 2014-2015 s’est déroulée dans un contexte particulier. En effet, divers mouvements de débrayage ont été tour à tour engagées par, il faut le souligner, une pléthore de syndicats. Ces derniers sont environ une dizaine à afficher «leur autonomie» et à activer dans un secteur aussi sensible que celui de l’éducation. En tout cas, le déroulement des épreuves du baccalauréat de cette année a été émaillé par les incidents de triche et la surmédiatisation qui en a découlée avec les conséquences que l’on sait sur le moral des élèves de Terminale. Donc, durant tout le long de l’année, les élèves ont dû composer avec les répercussions négatives des mots d’ordre de grève lancés pour un oui ou pour un non par des syndicats jusqu’aux-boutistes et qui, apparemment, ont décidé de prendre en otage non seulement les candidats au baccalauréat mais l’ensemble des potaches. En fait, le duel syndicats- ministère de l’Éducation nationale a pris des proportions inquiétantes et pour l’avenir de nos élèves et pour la quiétude des parents. En fait, le spectre de l’agitation sociale, partie des partis politiques, fait présentement l’option la plus prisée par les syndicats, y compris ceux du secteur de l’Éducation nationale. Après une grève qui aura duré plus d’un mois avec les conséquences négatives que l’on sait sur le moral et le cursus des élèves, notamment ceux des classes d’examen, le taux de réussite au Bac 2015 est un prétexte saisi au vol par ces mêmes syndicats afin d’avoir droit au chapitre. Taux de réussite gonflé, taux de réussite politique, autant de qualificatifs qui en définitive concourent à enlever l’aura dont a toujours bénéficié un examen aussi prestigieux que le baccalauréat. En un mot comme en dix, les syndicats ont fait du sujet du baccalauréat un prétexte afin de continuer à peser dans le magma social et comme prétexte aussi dans le bras-de-fer qui les oppose à la tutelle. La propension des syndicats à faire de la surenchère est patente puisque certains d’entre eux sont allés jusqu’à accuser Benghebrit d’avoir manipulé les chiffres. Cependant, ils refusent catégoriquement d’endosser la responsabilité qui est la leur. En effet, relayé par des médias, le Conseil national des lycées d’Alger (CLA) affirme que le «taux de réussite est exagéré et gonflé». «Ce taux ne reflète pas le niveau des élèves», estime ce syndicat concluant que c’est un taux de réussite «politique». Pour sa part, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) affirme que le taux de réussite est faible et affiche que les résultats du bac 2015 sont loin d’être satisfaisants. Toutefois et manifestement, le Satef refuse de reconnaître la responsabilité des syndicats et leurs grèves sur le cursus pédagogique. Enfin, bon an mal an, le secteur de l’éducation vit au rythme des soubresauts d’un bras de fer mettant en prise les syndicats et la tutelle. Le baccalauréat n’a pas échappé à cette logique et, à contrecœur, les deux protagonistes continuent à en découdre en se renvoyant les accusations, quitte à jouer avec l’avenir d’une génération d’élèves et partant, d’une génération d’Algériens.
Mohamed Djamel

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1 COMMENTAIRE

  1. ça y’est! on fantasme selon ses hallucinations. « taux de réussite gonflée », « le pouvoir politique a gonflé les chiffres ». sont ils seulement capables de se croire eux mêmes? de toute façon vous n’avez pas de preuve, dès q’un chiffre atteint la majorité même s’il n’est que relative ou très courte, on soupçonne une cachoterie, manipulation etc. maladif! par contre si eux avaient avance un chiffre de 30% de réussite par exemple, là on aurait vite senti la tromperie et le mensonge. n’en déplaise au CLA, il ne fait aucuns doutes que le taux de réussite est bien réel. les preuves du contraire n’existent pas car les chiffres sont bien réels.

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