La ville de Constantine accuse encore un grand déficit en matière d’infrastructures hôtelières, c’est l’aveu même du directeur du tourisme de la wilaya de Constantine, M. Lebad Hassan, qui s’est exprimé au cours d’une rencontre organisée à la radio locale à l’occasion de la Journée nationale du tourisme, qui a été célébrée le 25 juin dernier.
Profitant de cette opportunité, le premier responsable de ce secteur a présenté un bilan des réalisations faites dans ce secteur, au niveau de la wilaya, et a parlé des perspectives de son développement. L’on saura donc que malgré les efforts consentis dans le sillage de l’évènement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015_ », que Constantine souffre d’un déficit criard en hôtellerie , alors que même si le directeur de wilaya considère de son côté que le secteur est en plein développement, non sans admettre, dans la foulée, de reconnaître qu’il reste beaucoup à faire, notamment en matière de structures d’accueil dans la capitale de l’Est , promue cette année capitale de la culture arabe, dont le déficit en la matière n’a pas été résorbé, loin s’en faut, par les nouvelles infrastructures réceptionnées en 2014 et en 2015. Durant cette période en effet, la wilaya a bénéficié d’un seul coup de 4 hôtels privés à Ali Mendjeli et El-Khroub, et d’un grand hôtel, le Marriott en l’occurrence, qui est vraiment de standing international. Cela a porté les capacités d’accueil actuelles à hauteur de 2 800 lits. C’est encore insuffisant, mais avec les investissements en cours et ceux qui viendront, environ 10 000 lits sont attendus à l’horizon 2025 pour résorber quelque peu le déficit chronique de Constantine et faire de cette wilaya une destination touristique par excellence. Même s’il est admis que la manifestation culturelle a relancé quelque peu ce secteur et lui a permis d’engranger des dividendes à cause des nombreux étrangers et nationaux qui ont visité la ville, et cela grâce notamment à la taxe de séjour, qui va de 200 à 600 dinars par visiteur, suivant les standards hôteliers, que vont prélever les communes. Sur le registre de l’emploi, l’hôtel Mariott a permis d’offrir 300 postes d’emploi directs et indirects qui ont bénéficié, à hauteur de 98%, à de jeunes Constantinois. Toujours sur ce registre, le directeur de wilaya du tourisme dira que le parc hôtelier de la wilaya est composé aujourd’hui de 23 hôtels, dont 12 classés et parmi eux les hôtels Cirta et Panoramic qui sont en cours de rénovation. Pour le premier cité, qui se distingue par une architecture mauresque et constitue en soi une attraction touristique, il a subi des travaux de confortement en béton et il va bénéficier de différents équipements, dont une piscine qui sera construite derrière le bâtiment. Ces innovations vont permettre à ce mythique hôtel d’acquérir une classe de 5 étoiles. Quant à l’hôtel Panoramic, sa réception est prévue dans les premiers jours du mois d’août prochain. Pour ce qui est de la réhabilitation du fameux Chemin des touristes, le directeur de wilaya prévient que ce projet n’a pas encore démarré et qu’il va coûter la bagatelle de 60 milliards de centimes. Sur le volet du secteur de l’artisanat qui ne survit que grâce aux doses homéopathiques distillées par les subventions de l’Etat, l’on apprendra que ce secteur a bénéficié de 160 aides directes provenant du fonds de soutien à l’artisanat et qui se sont traduites par des dotations en machines. Malheureusement, en ce qui concerne la dinanderie, secteur où excelle la wilaya, celui-ci continue à connaître des difficultés à cause de la rareté et de la cherté de la matière première, des problèmes de commercialisation, etc. Et le désir d’achat groupé du cuivre à partir de l’Iran, qu’on évoque depuis plusieurs années, demeure toujours improbable. En tout état de cause , le tourisme dans la wilaya de Constantine reste le parent pauvre, malgré les grandes potentialités que recèle la wilaya.
Mâalem Abdelyakine