Le ministre du Commerce et secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, a lancé hier à Alger, des flèches acérées à l’endroit de l’opposition dans son ensemble. «Il n’existe pas une opposition en Algérie mais des opposants sans programme politique, social, économique et national.
L’opposition est beaucoup moins crédible que le gouvernement actuel qu’elle attaque et les opposants cultivent de la haine contre la personne du Président. Ils n’ont ni programme ni alternative », a en effet déclaré le secrétaire général qui présidait l’ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil national du parti. L’opposition ne cesse de semer le doute à propos de la santé du président Bouteflika alors qu’il (le président Bouteflika) s’emploie à recevoir le plus normalement du monde des délégations officielles étrangères, a encore dit Amara Benyounès prenant farouchement la défense du Président. Il s’agit pour le secrétaire général du parti MPA de dresser aussi le bilan de l’opposition. Une opposition, a-t-il dit à propos de la CNLTD, formée de quelque 20 partis et une quarantaine de personnalités, et qui n’a réussi à rassembler que 6 000 personnes à travers les 48 wilayas du pays le 24 février dernier. Le gaz de l’opposition a tari, a-t-il assené dans un couperet tranchant. Le pouvoir actuel n’est ni despotique ni autoritaire, a-t-il enchaîné justifiant que la répression dont ont été victimes les manifestants anti-gaz de schiste n’était en fait qu’une simple action de maintien de l’ordre pour protéger des sites économiques dans la région de In-Salah. L’exploitation du gaz de schiste, que l’orateur a cité dans son discours, a également été défendue. Il est également revenu sur les propos qu’il a tenus au sujet de la France coloniale. « Je maintiens que dès que le président Hollande parle, des personnes en Algérie se mettent au garde-à-vous », a-t-il lancé tout en soulignant que des États comme la France et l’Arabie saoudite ne vont pas tarder à exploiter les ressources énergétiques non conventionnelles. La France tient à préserver son industrie nucléaire tout en faisant face au mouvement écologique interne et l’Arabie saoudite est connue pour ne pas être dans le besoin, a-t-il ajouté. Évoquant la révision en cours de la Constitution, le secrétaire général du MPA a pris position et réaffirmé les principes fondamentaux du parti, à savoir qu’il était favorable à référendum populaire et pour un régime semi-présidentiel. Le Conseil de la nation est une instance qui doit demeurer dans le prochain texte de la Constitution, a martelé Amara Benyounès. De même, il a réitéré les principes fondamentaux du parti, à savoir la promotion de la femme et l’égalité des sexes, la consécration des libertés individuelles et collectives ainsi que la préservation du caractère républicain et démocratique du pays. En ce qui concerne la situation financière du pays, Amara Benyounès a expliqué que la situation n’est pas pareille au choc des années 1980 et que le gouvernement possède dans ses tiroirs-caisses 200 milliards de dollars de réserves de change et est à l’aise puisqu’il n’a pas une dette publique à régler. Il n’y a pas de remise en cause de la politique sociale de l’État malgré la conjoncture défavorable, a-t-il promis tout en citant comme arguments les avis favorables des instances internationales comme le FMI, la Banque mondiale et les partenaires européens qui assurent que l’État peut encore assurer les dépenses publiques pour les trois à quatre années à venir. Il y va de la stabilité et de la paix qui ont énormément coûté à l’État et que l’Algérie exporte maintenant vers les pays voisins. Cependant, il a déclaré : «Il faut une véritable relance économique pour sortir de la dépendance aux recettes des hydrocarbures ». À propos de l’initiative de la conférence du consensus national du FFS ou encore de celle du MSP, Amara Benyounès a mis en avant ses garde-fous, à savoir qu’il s’opposait catégoriquement à ce que les responsables du parti dissous soient associés.
L’opposition désire réhabiliter ceux qui ont causé au pays 200 000 victimes, a-t-il fait observer. En ce qui concerne la période de transition, Amara juge que ce n’est en définitive qu’une tentative de coup d’État non assumé par la CNLTD. Le juge entre nous et l’opposition c’est le peuple algérien, a-t-il conclu tout en lançant le défi des élections législatives de 2017 et les présidentielles de 2019. Le Mouvement populaire algérien a tenu hier samedi la session ordinaire du conseil national.
Mohamed Djamel