Ce n’est donc pas fini ! Le secteur de l’éducation nationale est pour la énième fois frappé par un mouvement de protestation. La ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, qui avait lors d’une conférence de presse prédit ce genre de rebondissement n’avait pas finalement tort. «Dés qu’on finit de régler le problème d’un syndicat, un autre fait surface » avait-elle dit. Bien que l’année scolaire est loin de toucher à sa fin, cela n’a pas empêché les corps communs du secteur de l’éducation de brandir une menace de grève. Après l’intersyndicale et le Cnapeste c’est autour donc des corps communs de paralyser les écoles. En effet, le syndicat a annoncé l’organisation d’un débrayage le 27, 28 et 29 de ce mois en cours. Pour ses représentants, les corps communs regroupant les gardiens, les laborantins ou encore les adjoints de l’éducation, subissent de plein fouet les répercussions de la crise économique dues à la chute des prix du pétrole avec une réduction considérable des effectifs. La décision de recourir à la grève, expliquent les membres du bureau national de cette entité syndicale, est survenue suite à une réunion extraordinaire. Ces derniers, estiment que les travailleurs des corps communs sont les parents pauvres du secteur de l’éducation, et il serait temps que leur situation change. Ce qui a fait déborder le vase, selon eux, c’est bien la nouvelle instruction recommandant aux directeurs des établissements scolaires de réduire le nombre des effectifs de 40 voire même de 50%. Ceci ajoute-t-on a provoqué une surcharge de travail pour les travailleurs maintenus contraints maintenant d’effectuer plus de 60 heures par semaine au lieu des 40 heures réglementaires.
Ainsi, les corps communs à travers leur débrayage mettent fin à la petite trêve dans le secteur de l’éducation et décident du retour des perturbations. La tutelle qui venait tout juste de trouver, difficilement, un accord avec le Cnapeste le poussant à suspendre sa grève de plus d’un mois et qui auparavant avait affaire à sept syndicats regroupés en une intersyndicale qui a fini elle aussi de geler sa grève, se retrouve aujourd’hui confrontée à un autre dilemme qui est celui des corps communs. Le ministère de l’Éducation nationale qui devra par la même trouver le moyen de rattraper le retard accumulé dans le programme scolaire durant la longue période de grève sachant que les examens de fin de cycle approchent d’un grand pas, est appelé aussi à réagir très vite et trouver une solution au problème qui s’ajoute à la longue liste. Connaissant bien le rituel, la ministre de l’Éducation nationale avait lors d’une conférence de presse prédit le phénomène des grèves successives qui ont tendance à secouer son secteur. Elle avait alors déclaré « dés qu’on en finit avec un problème, nos partenaires sociaux ressurgissent avec un autre ». La ministre avait depuis le début de la rentrée scolaire appelé à mettre l’intérêt des élèves au dessus de toute considération tout en laissant la voie du dialogue ouverte avec les syndicats. Les parents d’élèves de leur côté, refusent de voir l’avenir de leurs enfants menacé. Khaled Ahmed, le président de l’Association nationale des parents d’élèves avait tiré la sonnette sur les répercussions de la grève sur le niveau des élèves. Pour lui, la tutelle et ses partenaires sociaux doivent trouver des accords loin de toute pression et de tout recours à la contestation pouvant prendre les enfants en otage.
Ania Nait Chalal