Le président syrien Bachar al-Assad a estimé que son pays, l’Iran et la Russie avaient «la même vision» au sujet de la guerre qui sévit dans son pays depuis quatre ans, dans un entretien diffusé lundi. Les deux pays «veulent un équilibre dans ce monde», a-t-il ajouté.
«Ce n’est pas seulement au sujet de la Syrie. Je suis un petit pays», mais ils «veulent (pour la Syrie) la stabilité et une solution politique», a poursuivi sans détailler le président durant l’entretien avec CBS.
La Russie dispose d’une base militaire dans le port de Tartous, située à 220 kilomètres au nord-ouest de Damas. Créée par un accord soviéto-syrien de 1971, elle sert actuellement de point de ravitaillement technique de la marine russe, selon Moscou, qui déploie régulièrement des navires de guerre en Méditerranée orientale depuis le début de la guerre en Syrie il y a quatre ans.
Vendredi, Bachar al-Assad s’est dit favorable à une plus large présence militaire russe dans ses ports, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Intervention canadienne en Syrie
Au Canada, le Parlement a voté lundi, grâce à la majorité des conservateurs, l’engagement des forces armées canadiennes dans les frappes contre les positions de l’Etat islamique (EI) en Syrie. Le gouvernement conservateur du Premier ministre Stephen Harper avait demandé la semaine dernière d’élargir à la Syrie la participation du Canada à la coalition internationale contre l’EI en Irak, et de la prolonger d’un an. Pour M. Harper, les jihadistes doivent «cesser d’avoir un havre de paix en Syrie». Ottawa a dépêché auprès de la coalition internationale six chasseurs F-18, deux avions de surveillance Aurora, un avion de ravitaillement en vol et deux autres de transport. Environ 600 militaires en soutien logistique ont été basés au Koweït.
Soixante-dix membres des forces spéciales sont en outre chargés de conseiller et d’assister les forces kurdes dans le nord de l’Irak. L’un de ces soldats a été tué le 6 mars, pris par erreur pour cible par les milices kurdes.
Les jihadistes de l’EI exécutent 30 personnes
Les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont exécuté mardi au moins 30 personnes, dont des enfants, dans un raid contre un village mixte de la province de Hama, au centre de la Syrie, selon une ONG. «L’EI a effectué mardi un raid contre le village de Majoubé, où cohabitent des sunnites, des alaouites et des ismaélites. Ils ont exécuté par balles, brûlé et décapité au moins trente personnes, dont des femmes et des enfants», a affirmé à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
Un mort et 30 blessés dans un tir d’obus sur un souk de Damas
Une personne a été tuée et 30 autres blessées lundi dans la chute d’obus sur un souk historique de Damas, selon l’agence officielle Sana. «Les terroristes ont tiré deux obus qui sont tombés sur la rue Tarek Ben Ziyad, dans le souk Al-Hariqa, à Damas, tuant une personne et en blessant 30 autres», a affirmé l’agence en citant un haut gradé de la police. Le régime de Bachar al-Assad utilise le mot «terroriste» pour désigner indistinctement les rebelles ou les jihadistes. Situé dans la vieille ville et très pittoresque, le souk Al-Hariqa est l’un des plus vieux de Damas. C’était l’un des lieux touristiques les plus prisés de la capitale, avant que le pays ne plonge il y a quatre ans dans la guerre civile. Des rebelles tirent régulièrement sur la capitale en représailles aux bombardements de l’aviation du régime contre leurs positions dans la banlieue. Human Rights Watch (HRW) a récemment accusé les combattants de l’opposition, jihadistes comme rebelles soutenus par l’Occident, de frapper aveuglément des civils, en violation du droit de la guerre, dans les zones contrôlées par le régime. Par ailleurs, toujours dans la capitale, dans le camp palestinien de Yarmouk, un responsable du Hamas a été abattu. Le Hamas a annoncé dans un communiqué le décès de «Yehya Hourani, (connu sous le nom d’Abou Souhaib), un dirigeant du mouvement», tué lundi alors qu’il se rendait dans un dispensaire du camp Yarmouk. Une source palestinienne dans le camp a précisé sous couvert d’anonymat que Hourani avait été abattu par balles, et a accusé le front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, d’être responsable de cet assassinat. D’autres ont accusé l’Armée syrienne libre (ASL).