Annaba : à quand un centre pour autistes ?

Selon les chiffres de l’OMS, il y a un autiste sur 3 000 naissances en Algérie. L’autisme est détectable à partir de 18 mois, d’où l’importance de la prise en charge de cette pathologie très tôt, compte tenu du nombre qui ne cesse d’augmenter de jour en jour, d’une part, et l’absence de structure spécialisée pour autiste, si ce n’est l’espace occupé en cohabitation au sein de l’hôpital psychiatrique d’autre part. On recense plus de 40 000 autistes en Algérie et seulement environ 150 places retenues pour la prise en charge de ce genre de malades souffrant dans l’indifférence pratiquement totale de la société. À Annaba, il n’existe pas encore d’établissement adapté à cette catégorie. La réussite de cette prise en charge des autistes demeure tributaire d’une considération spécifique de ces malades d’où l’importance de leur accorder une distinction particulière par rapport aux autres malades. C’est du moins l’expérience des pays développés et ceux en voie de développement qui l’a démontrée dira-t-il tout en précisant qu’une prise en charge comportant, dés leur plus jeune âge, une approche éducative spécifique peut leur donner les moyens de participer à la vie sociale et permettre leur réinsertion. Bouzidi Miloud, président de l’association  »Assaut » qui ne se lasse pas de réitérer l’appel à l’urgence d’une prise en charge réelle des autistes, a également évoqué la difficulté liée à l’encadrement des autistes en milieu hospitalier. Aussi, a-t-il lancé un véritable SOS à travers lequel il invite tous ceux qui de près ou de loin seraient impliquées et/ou pourraient apporter un plus tant soit peu soit à la reconnaissance de l’autiste, sa réinsertion sociale en passant par sa promotion, à contribuer à la prise en charge des autistes. Il ne faut pas oublier, a-t-il dit, qu’il n’est jamais trot tard ! Et que surtout …nul n’est à l’abri de ce genre de maladie dont la prise en charge adéquate reste tributaire de l’existence de structures sanitaires appropriées..Longtemps attendu par les parents des autistes de cette région, le projet de réalisation d’un centre régional pour la prise en charge de cet handicap à Annaba fait partie des vœux pieux de nombreux parents. Le président de cette association tout autant que les parents des malades ne font qu’espérer d’année en année d’autant que le site devant abriter cette structure est implanté dans la localité de Boukhadra, sise à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya, a-t-il dit en rappelant que le projet dont l’exécution a été longtemps entravée par des obstacles divers, est destiné à mieux prendre en charge cette catégorie de malades, actuellement estimés à près de 40 dans cette wilaya où la concrétisation de cet établissement tarde, ce qui retarde regrette leur président, à chaque fois la prise en charge convenable de l’autisme, cette maladie se traduisant par un trouble neuro-développemental qui ne guérit pas et acquiert un suivi approprié s’articulant sur des stratégies éducatives à suivre tout au long de la vie de l’autiste. Cette maladie fait appel aux compétences de quatre éducateurs par autiste pour lui permettre de surmonter l’handicap au sein de structures spécialisées à même de lui garantir une autonomie et d’éviter le sur- handicap. Le président de l’association  »Assaut » Annaba explique que depuis sa création en 1998, cette association dont le siège se trouve à l’hôpital psychiatrique  »Errazi » de Annaba pour être à l’écoute et au service des parents et de leurs enfants autistes, attend avec optimisme et espoir la concrétisation d’un centre pour autistes dont le site a été, pourtant, choisi au niveau de la commune d’El-Bouni. Des retards sont enregistrés dans la réalisation de ce projet prévu depuis près de sept ans déjà. En dépit des projets de réalisation de centres régionaux, prévus par le ministère de la Solidarité, aucune suite favorable à cette opération, constituant une lueur d’espoir aussi bien pour les familles de ces malades que pour l’association, n’est venue soulager leur longue attente. Les subventions émanant de la wilaya et l’APC auxquelles s’ajoutent les dons de certaines âmes charitables, sont insuffisants eu égard à la spécificité et la nature même de la prise en charge dont ont besoin ce genre de malades, a-t-il dit, citant au passage les difficultés rencontrées par l’entourage du malade. Ce sont, a-t-il déploré, des naufragés sur leur bateau, ne cessant de ramer pour échouer sur l’île de l’espoir et se proclamer une identité parmi les autres entités de malades afin de se trouver une place dans notre société. Notre association «Assaut», qui réunit aussi bien des parents d’autistes que des proches et amis, se veut être un médiateur pour véhiculer le message de détresse de l’autiste et de sa famille ainsi qu’un promoteur de statut identitaire, a-t-il encore assuré tout en invitant les bienfaiteurs à ne pas hésiter à apporter leurs soutien et aide pour la réalisation de leur projet.

Khadidja B.