La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CSE) affirme que le mouvement de grève auquel elle avait fait appel était largement suivi, au niveau du territoire national, alors que, pour la tutelle, cette grève a été peu suivie. Dans un communiqué commun rendu public, hier, à l’occasion de la deuxième journée de débrayage dans les trois paliers éducatifs, l’Intersyndicale affirme que la plupart des enseignants et les travailleurs de l’éducation ont favorablement répondu au mot d’ordre de grève, notamment lors de la seconde journée. «Cela montre combien les enseignants sont attachés à leurs revendications», peut-on lire dans le communiqué. De plus, l’Intersyndicale se dit outrée par la campagne de désinformation, menée par la tutelle, de même pour ce qui concerne le taux de participation au débrayage. On estime dans ce sens que le ministère avançait des chiffres qui ne reflètent pas ce qui se passe réellement sur le terrain. Selon, les évaluations de la CSE, le taux global de participation a pu atteindre 73,5%, soulignant que celui-ci a dépassé 80% dans plusieurs wilayas du pays, à l’instar de Béchar, Tlemcen, Sétif, Khenchela. Pour ce qui est des grandes villes, comme à Tizi Ouzou, on avance le taux de 76%, Alger-Centre 57%, Alger ouest 73% et Alger est 75%. À Adrar, le taux est estimé à 75% comme c’est le cas à Béjaïa, Bordj-Bou-Arérridj ou encore Ouargla. Mais du côté du ministère, c’est carrément un autre constat. En effet, la tutelle estime que la grève de deux journées a été peu suivie, à travers le territoire national. La plupart des enseignants auraient assuré leurs cours le plus normalement du monde, alors qu’une minorité seulement aurait répondu favorablement à l’appel de grève. Comme c’est le cas dans la Capitale ou effectivement la majorité des écoles n’ont pas débrayé. Par ailleurs, la première responsable du secteur, Nouria Benghebrit, a réaffirmé que les portes du dialogue restaient ouvertes avec le partenaire social et qu’une rencontre avec le (Cnapest) élargi était prévue. Elle s’est dite prête, à ce propos, à recevoir les représentants de la Coordination syndicale qui a observé une grève, les 10 et 11 février. Benghebrit s’est dite prête à rendre des comptes, tout en affirmant que le dialogue avait fait ressortir des défaillances dans le statut particulier qu’il convient de réviser dans un délai maximal de cinq années, avec la possibilité de résoudre quelques problèmes au cours de cette période. Concernant la plateforme de revendications de l’Intersyndicale du secteur de l’éducation, la ministre a estimé que le problème est dû à un désaccord sur le contenu de ces revendications et du temps nécessaire pour leur satisfaction. Elle a souligné que le recours répété à l’option de grève, en tant que moyen de règlement des problèmes, était inacceptable, estimant que la plupart des problèmes posés par la Coordination syndicale sont en rapport avec la gestion locale. Les travailleurs de l’Éducation ne sont pas des ennemis, a-t-elle encore souligné, affirmant leur vouer un grand respect eu égard à la noble mission qui leur est assignée dans l’éducation des générations. Concernant la promotion des enseignants, qui prévoit 10 ans pour l’enseignant principal et 20 ans pour l’enseignant formateur, elle a précisé que celle-ci ne peut être appliquée, car la Fonction publique requiert la formation pour la promotion. Pour la retraite à 25 ans de service, elle a souligné que celle-ci est inacceptable. Dans un autre contexte, Benghebrit a saisi l’occasion pour faire savoir que les textes réglementaires relatifs à la prime de rendement et à la valorisation des heures supplémentaires étaient au niveau du gouvernement, précisant que l’examen de ces dossiers exige du temps.
Ania N. C.