Malabo, la capitale administrative de la Guinée équatoriale, n’a pas dormi samedi soir, après l’exploit historique réalisé par le « Nzalang nacional » , qualifié pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations CAN 2015 qu’organise le pays (17 janvier-8 février). Regroupés dans les terrasses de cafés, les restaurants, ou dans les places publiques, tout le monde avait les yeux tournés vers Bata, qui a vu le déroulement d’un événement historique après la victoire du pays hôte face à la Tunisie (2-1, a.p), dans un match qui a tenu en haleine toute la population. Personne n’a pariait cher sur la qualification des Equato-guinéens à ce stade de la compétition, et pourtant les coéquipiers de Javier Balboa, auteur d’un doublé, ont pu relever le défi et prolonger le rêve de leur peuple.
Menés au score à partir de la 70′ grâce à un but de Akaichi, la Guinée équatoriale a dû attendre le temps additionnel pour remettre les pendules à l’heure grâce à un penalty contesté. Chez les supporters locaux, il s’agissait d’un signe révélateur sur la possibilité de leur équipe à passer l’écueil des « Aigles de Carthage ». Et ce qui devait arriver arriva. Lors de la période des prolongations, la Guinée équatoriale, poussée par un public acquis à sa cause, a appuyé sur le champignon, dominant son adversaire, quelque peu émoussé sur le plan physique. Javier Balboa, plébiscité héros national le temps d’une soirée, a crucifié le gardien tunisien Aymen Mathlouthi d’un coup franc direct imparable, en pleine lucarne. Quelques secondes plus tard, Malabo a vibré pour laisser libre court à une joie qui allait sonner le début d’une longue nuit « blanche ». Au coup de sifflet final, des scènes de liesse et des cris de partout fusaient, des uns et des autres, pour exprimer une joie qui a fini par se libérer définitivement après des moments de suspense.
Embrassades, cris, danses, gestuelles improvisées, roulades dans la rue. La population de Malabo a fêté, jusqu’à des heures tardives de la nuit, la qualification des siens. Munis de drapeaux, des jeunes ont sillonné la ville à pied, ou en voiture, pour crier haut et fort : « La Coupe sera à nous ». La Guinée équatoriale, 118e au dernier classement mensuel établi par la Fédération internationale de football (FIFA), atteint pour la première fois de son histoire les demi-finales du tournoi africain, elle, qui n’a participé que deux fois à cette compétition, à chaque fois à domicile, après une première en 2012
Leekens furieux contre l’arbitre
Le sélectionneur belge de la Tunisie, Georges Leekens, était très remonté contre l’arbitre mauricien du quart de finale de la CAN-2015, perdu 2-1 (ap) contre la Guinée équatoriale, samedi à Bata, affirmant qu’il a sifflé, entre autres, « un penalty inacceptable ».
Le referee Rajindraparsad Seechurn avait accordé un penalty litigieux à la Guinée équatoriale pendant les arrêts de jeu du temps règlementaire, permettant à Balboa d’emmener les deux sélections vers une prolongation, pendant laquelle ce même joueur a offert la qualification à la Guinée équatoriale, sur coup franc. « Le résultat a été forcé en faveur de l’équipe qui jouait à domicile », a affirmé Leekens en conférence de presse. « J’avais annoncé la veille de cette rencontre que j’espérais que l’arbitre soit à la hauteur, mais il ne l’a pas été. C’est vraiment dommage et nous sommes malheureux, car la Tunisie ne mérite pas ça. C’est une injustice », a poursuivi le Belge. D’après Leekens, le défenseur tunisien Hamza Mathlouthi « n’a même pas touché le joueur » équato-guinéen Ivan Bolado Palacios, faisant que le penalty n’aurait jamais dû être sifflé. « Je suis entraîneur depuis 30 ans et j’ai vu beaucoup de choses, notamment, lorsque j’ai travaillé à l’étranger, mais ça, on ne peut pas l’accepter. Le coup franc, d’accord, il était valable, mais le penalty est inacceptable » a encore tenu à préciser le Belge. Le dépit de Leekens provient essentiellement du fait que la sélection tunisienne a subi d’autres « injustices » tout au long de ce tournoi et qui, à l’usure, ont fini par provoquer son dégoût.
« On n’a pas été traités convenablement pendant les deux semaines que nous avons passées ici, et ça, on ne l’a pas mérité », a révélé Leekens. » Deux penalties ont été sifflés en notre défaveur, au moment où les deux penalties dont on aurait dû bénéficier n’ont pas été sifflés. C’est beaucoup en quatre matchs », a considéré le Belge. »Une fois, d’accord, deux fois, d’accord, trois fois c’est difficile, quatre fois c’est trop! » a-t-il conclu.