La plage de Madagh 2 qui relève administrativement de la wilaya d’Aïn Témouchent, est à la limite de la frontière avec la wilaya d’Oran. En 2005, son désenclavement posait un problème majeur pour les autorités de la wilaya. Et l’inscription d’un aménagement routier côtier de Bouzedjar à Madagh sur une dizaine de kilomètres environ s’imposait de lui-même. Le relief n’était pas aussi facile et il a fallu des grands terrassements, pour pouvoir mener la route à travers des monticules qui offrent un beau paysage. Elles se dressent majestueusement et saluent les passagers, pendant qu’ils montent la côte en direction de la plage. Cet aménagement routier donnait des idées à d’autres rêveurs et parmi eux les petits métiers, qui occupaient ce site d’échouage depuis des lustres. Les lieux, à cette époque, étaient squattés par des gens, qui avaient érigé des baraques donnant un contraste flagrant avec la beauté de la mer, le relief boisé et cultivé. La première visite des autorités de l’époque a été d’une importance capitale. Raser les baraques qui s’y trouvaient, première décision prise par les autorités La décision a été prise pour débusquer tout ce monde qui occupait illicitement le site d’échouage. Cependant, les petits métiers, la plupart d’entre eux sont de Boutlélis et d’Oran, avaient leur propre association. Après la grande lessive qui a balayé les baraques et tout le bataclan, l’idée est venue pour aménager en plage le site Madagh1 qui est situé sur la rive gauche de l’oued, une limite naturelle qui la sépare de la plage de Madagh (Oran). Les observateurs qui se positionnent au bord de la mer ou sur les hauteurs observent superbement plusieurs criques et l’île des Habibas (Oran). En 2010, les travaux publics étaient sollicités par le secteur de la pêche afin d’étudier la possibilité de réaliser un abri de pêche à Madagh. Cette proposition a été saisie par les petits pêcheurs fréquentant la zone.
La réalisation de l’abri de pêche contestée par des écologistes
Mais entre-temps, des associations de l’environnement de la région d’Oran et non pas celles de la wilaya d’Ain Témouchent, se sont opposées à ce projet. Les travaux de l’abri de pêche ont commencé malgré le grincement des écologistes d’Oran, a priori leurs refus n’ont pas été bien étayés si l’on se réfèrent à des articles de presse. Pendant le mandat de l’ex-wali Bouderbali, des sons de cloche avaient retenti pour que l’abri de pêche soit réalisé à El Wardania, un site d’échouage situé à Oulhaça, une région à vocation agricole, très peuplée et dont des agriculteurs se sont reconvertis à la pisciculture et l’aquaculture. Plusieurs criques sauvages sont utilisées comme des zones d’échouage par les petits métiers, qui demandent la réalisation d’un abri de pêche. Plus de 40 pêcheurs sont recensés par la direction de la pêche qui entreprend des activités avec eux. La dernière visite du ministre des Travaux publics n’a pas répondu aux préoccupations des petits pêcheurs. Et sachant ses limites Abdelkader Kadi avait laissé entendre qu’il va retourner à Ain Témouchent, en compagnie du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques.
Abdelkader Kadi projette une autre visite, accompagné du ministre de la Pêche
Certainement, si ce n’est pas pour esquiver, la prochaine visite des deux ministres aura un intérêt particulier et revêtra un cachet d’une importance avérée quand on sait que les deux représentants du gouvernement ont des choses à régler ensemble et qui nécessitent leurs accords. Si cela qui est visé par les propos de Kadi cela veut dire qu’il y a là une bonne volonté de sa part à vouloir régler tous les problèmes évoqués par les marins-pêcheurs au niveau des ports de Béni Saf et de Bouzedjar, ainsi que les volets liés à l’aquaculture. Inscrit au titre du programme quinquennal 2010-2014, l’abri de pêche de Madagh2 connaît un grand retard dans sa réception, selon les constatations faites sur les lieux par le ministre. Les premiers qui ont reçu des coups de fouet sont les entreprises de réalisations, mises en demeure de renforcer leurs chantiers et livrer dans les délais contractuels le projet portant construction d’un abri de pêche. Cet ouvrage, selon les concepteurs, est destiné pour désengager le port de Bouzedjar. En d’autres termes, l’idée principale est de permettre marins-pêcheurs métiers de Bouzedjar et d’El Amria d’aller occuper des postes au niveau de l’abri de pêche.
Boualem Belhadri