La grande «marche républicaine» se tiendra aujourd’hui à partir de 14h30, dans la capitale française, Paris, qui verra la présence de milliers de citoyens de différents horizons, profils et aussi de confessions religieuses, la présence aussi des présidents de plusieurs pays. La marche va s’ébranler de la place de la République, un symbole en soi. Initialement annoncée pour qu’elle s’ébranle hier, par plusieurs partis de gauche, le Parti Socialiste (PS), Parti Communiste (PCF), Europe Ecologie Les Verts (EELV), Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), et Parti Radical de Gauche(PRG), la manifestation a été reportée à cet après midi, par le gouvernement à Matignon, est-il indiqué, afin de «garantir les meilleures conditions de mobilisation et de sécurité». Les milliers de participants qui se rendront à ce rendez vous républicain, en raison de la très forte affluence attendue, trois parcours sont prévus, dès le début de la marche de la Place de la République vers la Place de la Nation. Le premier parcours verra les manifestants passer par le Boulevard Voltaire, le second par la Bastille et le troisième par l’avenue Philipe Auguste pour se retrouver au bout des trois parcours précités sur la grande Place de la Nation. De la République à la Nation, les milliers de citoyens et citoyennes, le cortège officiel composé de personnalités et responsables étrangers ainsi que le président Français, François Hollande et son staff gouvernemental marcheront dans un silence de recueillement pour les victimes du terrorisme qui a frappé, la semaine passée, l’équipe de Charlie Hebdo et de ce fait la France. Après l’annonce par le Premier ministre espagnol, jeudi dernier, de prendre part à la manifestation de Paris, pour la République, ses collègues notamment européens ont fait de même. Du Premier ministre du Royaume Uni, David Cameron, à la chancelière allemande, Angela Merkel et leur collègue italien Matteo Renzi pour ne citer que ces derniers, la marche républicaine de Paris se donne ainsi une dimension au-delà des frontières françaises, notamment européenne.
Dans son discours à l’adresse des Français, vendredi passé, le président Hollande a appelé à «l’unité» à la «vigilance» et à la «mobilisation» indiquant que «la France n’a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible» a-t-il indiqué. Un responsable d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique «a menacé la France de nouvelles attaques dans une vidéo» révélée, dans la soirée de vendredi à samedi derniers, par un centre de surveillance américain des sites islamistes.
Une information qui intervient quelques heures après la fin des opérations des services de sécurité français mettant hors d’état de nuire, en fin d’après midi de vendredi dernier, les deux frères kouachi à Dammartin et Coulibaly à Vincennes , en cavale depuis, pour les premiers, depuis mercredi, après l’attaque contre Charlie Hebdo, et le second depuis jeudi, après avoir tiré un coup mortel sur une policière. Si le monde entier suivait de près, à travers le petit écran et Internet, la traque des services de sécurité pour venir à bout des trois terroristes précités, comme s’il s’agissait d’un film d’action hollywoodien, aujourd’hui, il sera question de suivre de près les marcheurs de la Place de la République vers celle de la Nation, qu’ils soient anonymes, officiels ou des célébrités. Décrété par le président français, après l’attaque terroriste de mercredi passé, contre Charlie Hebdo, «le plan Vigipirate- attentat» toujours en vigueur notamment par le renforcement des mesures de sécurité sur l’ensemble du territoire français. Sur un autre plan en lien avec la marche en question, le parti de l’extrême droite ne manquant pas de tirer «profit politiquement «de ce qui vient de secouer la France, a vite fait de créer une polémique, dès l’annonce, en premier lieu de cette marche par le patron du parti socialiste, n’ayant pas invité le parti de Marie le Pen à joindre la marche pour la république, du fait est-il précisé de la doctrine extrémiste du Front National (FN), en contradiction avec les principes et les valeurs républicains. Au terme de sa rencontre avec le président français, vendredi dans le sillage des réunions de Hollande avec la classe politique siégeant à l’Assemblée nationale de France, Marine le Pen, la présidente du FN a estimé «ne pas avoir obtenu satisfaction de François Hollande sur la marche républicaine» en question. Jugeant à ce propos, dans ses déclarations à la presse que le chef de l’Etat «n’a pas acté une levée claire de l’interdiction» faite selon Marine le Pen, au FN d’y participer. Elle a toutefois indiqué que le président l’avait assurée que sa «sécurité serait assurée» si elle participerait à la marche républicaine. Et de répondre à la question d’un journaliste de savoir si elle se rendrait à cette manifestation que «Je ne vais pas forcer les cordons pour m’introduire dans une manifestation où les organisateurs principaux ne veulent pas nous voir.» a lancé Marine le Pen. Préférant garder le rôle « de la victime» qu’elle et son FN entretiennent sur la scène politique française et aux yeux de l’opinion française, sur fond de la crise économico-financière qui secoue le pays, dans l’espoir de peser sur la balance de la présidentielle 2017.
Karima Bennour
L’Algérie prend part à la manifestation
L’Algérie sera représentée, aujourd’hui lors de la marche républicaine cet après-midi, à Paris, France, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. Le cortège officiel sera composé de hauts responsables et représentants de gouvernements à travers le monde, dont le ministre algérien, qui marcheront de la Place de la République, dès 15h, cet après-midi jusqu’à la Place de la Nation. La participation du responsable algérien à cette marche pour la République et contre le terrorisme, rappellera sans nul doute, par la même occasion, l’engagement et les sacrifices consentis par les institutions et des forces vives du pays, pour la sauvegarde de la République Algérienne durant les années 90. Période faut-il le rappeler, qui a vu notre pays faire face seul au terrorisme barbare au moment ou certains cercles occidentaux lançaient et entretenaient leur question «qui tue qui ?» par laquelle ils disculpaient les terroristes islamistes.
K. B.