L’année 2015 sera celle du développement local, ont assuré, hier, au cours du Forum de la Radio, des représentants du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Pour ce faire, une enveloppe de 100 milliards de DA a été dégagée par l’État, a notamment déclaré Azzeddine Kerri, directeur financier auprès de ce ministère. Le même conférencier, ainsi que Mme Fatiha Hamrit, directrice de la gouvernance, et Omar Aït-Ouarab, directeur divisionnaire, chargé du développement local, auprès du ministère de l’Intérieur, se sont relayés afin de donner la parade aux journalistes des médias publics, les seuls, malheureusement, à être invités à poser des questions, tandis que les journalistes de la presse écrite et des télévisions privées n’étaient là que pour faire de la figuration. Toutefois, les orateurs auront eu du mal à expliquer pourquoi le citoyen n’est pas encore satisfait du service public qui lui est réservé de la part des agents de l’administration. Tout ce qu’ils ont essayé de ressasser, lors de leurs interventions, c’est que les pouvoirs publics ont mis en place un numéro vert, une sorte de cellules d’écoute, censées recueillir les doléances et répondre aux préoccupations des citoyens. Les invités du Forum ont également rappelé le discours du ministre de tutelle, portant sur l’initiative de la démocratie participative, avouant qu’en vérité les dispositions de la loi algérienne permettent au citoyen d’assister aux délibérations des Assemblées élues. Évoquant la notion de démocratie participative, les cadres du ministère ont aussi argué qu’en règle générale ce sont des doléances portant sur le problème du logement et la crise de l’emploi.
Quel que soit le projet, il doit nécessairement démarrer de la société, ont-ils avancé. L’administration n’est là que pour encadrer, ont tranché les représentants du ministère de l’Intérieur. Ils ont également souligné que les priorités du moment vont consacrer beaucoup plus d’efforts en faveur du développement des régions du Sud, celles des Hauts-Plateaux et des zones frontalières. Promettant que l’année 2015 sera l’année du terrain, Azzeddine Kerri a même eu à révéler que les promesses de Abdelmalek Sellal, portant sur la création de nouvelles wilayas, sont en voie d’être concrétisées. Une commission s’attèle actuellement à recueillir les données allant dans le sens d’un nouveau découpage administratif, mais ce n’est pas pour bientôt, selon ce qui ressort des propos tenus par Kerri qui n’a pas pu se dérober, puisqu’il a affirmé que la chute des prix du pétrole sur le marché international se répercutera sur la décision de concrétiser les contours d’un nouveau découpage administratif.
Cependant, il aura été annoncé que le nouveau découpage administratif concernera les régions sud et celles des Hauts-Plateaux. Les mêmes intervenants ont minimisé la fronde sociale qui couve puisque, selon eux, seules trois wilayas connaissent des incidents, sans impact notable sur les projets en cours, ont-ils assuré, sans citer nommément les troubles de Ghardaïa ou ceux récents de Touggourt dans la wilaya de Ouargla. Quant à la question de voir les P/APC jouir de plus larges prérogatives, il a été répondu qu’il s’agit là d’un grand débat et que rien n’a encore été tranché. L’un des arguments avancés est le fait que le P/APC a latitude de gérer les finances locales, selon les attributions qui lui sont dévolues, mais que c’était un autre cas de figure, lorsque se sont des enveloppes dégagées par l’État. Interpellés sur le cadre de vie du citoyen algérien, dont les plus criardes sont l’épineuse question du stationnement anarchique en ville, le problème du ramassage des ordures ménagères, ils ont apposé tout d’abord que le citoyen doit se responsabiliser. Citant l’exemple de la capitale, Alger, où se sont déployées les entreprises Netcom et Extranet, employant quelque 7 000 agents, il a été fait état de statistiques, d’où il ressort qu’il a été réalisé 22 000 opérations de nettoyage, ayant permis d’éradiquer 17 000 points noirs, durant l’année 2014. Toutefois, et tel un leitmotiv, il a été ressassé qu’il y a un manque d’encadrement et de main-d’œuvre qualifiée au niveau local, plus particulièrement dans les wilayas du sud du pays.
C’est en ce sens qu’il y a en cours la création de centres de formation destinés aux agents, de maîtrise, chargés de la gestion des affaires locales. Une opération qui va être généralisée à l’ensemble des communes du pays. Côté formation aussi, il y a des cycles de recyclage réservés non seulement aux agents relevant de la Fonction publique, mais aussi aux élus locaux.
Mohamed Djamel