Trois réservoirs de pétrole étaient en feu vendredi dans le terminal d’al-Sedra, un des plus importants de Libye, après des combats ayant opposé la veille les forces gouvernementales aux miliciens islamistes qui tentent de s’emparer du site, a indiqué un responsable militaire. Un premier réservoir avait pris feu jeudi après avoir été touché par une roquette tirée par des miliciens depuis une vedette utilisée lors de leur attaque sur des terminaux pétroliers de l’est libyen, avait affirmé jeudi ce responsable, Ali Al-Hassi, porte-parole des gardes protégeant ces sites pétroliers. Depuis, le feu s’est propagé à deux autres réservoirs, a-t-il indiqué vendredi. Selon un témoin, les flammes et d’épaisses colonnes de fumée enveloppaient vendredi entièrement les secteurs d’al-Sedra et Ras Lanouf, le feu menaçant les autres réservoirs et faisant en outre craindre une catastrophe écologique. Des témoins avaient dit jeudi avoir vu des flammes et de la fumée s’élever du réservoir, visé selon eux dans la nuit de mercredi à jeudi par des miliciens de la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye). M. Al-Hassi avait affirmé jeudi que les forces gouvernementales étaient parvenues à repousser l’offensive des miliciens, qui a coûté la vie à quatre soldats. Un calme précaire régnait vendredi sur cette région du Croissant pétrolier –qui comprend les terminaux d’al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega, les plus importants du pays– et qui est le théâtre depuis plusieurs jours d’affrontements entre des forces gouvernementales et des miliciens de Fajr Libya. Le porte-parole de la Compagnie nationale de pétrole de Libye, Mohamed al-Harari, a appelé les combattants à épargner les sites pétroliers du pays. Selon des experts, la production de brut dans le pays a baissé à près de 350.000 barils par jour alors qu’elle atteignait 800 000 b/j avant le début des combats le 13 décembre. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements — l’un proche des milices islamistes et l’autre reconnu par la communauté internationale — qui se disputent le pouvoir.