Un caméraman de la chaîne américaine NBC, contaminé par Ebola au Liberia, est guéri, ainsi qu’une Espagnole, premier cas de contamination hors Afrique, tandis que Barack Obama devait recevoir mercredi Ron Klain, chargé de coordonner la lutte contre le virus aux Etats-Unis et la riposte en Afrique de l’Ouest, ravagée par l’épidémie. « Au premier jour de sa mission, Klain rencontrera le président et les principaux responsables chargés de la riposte gouvernementale face au virus », a indiqué un responsable de la Maison Blanche. Ashoka Mukpo, qui couvrait l’épidémie au Liberia pour le compte de NBC, va de son côté pouvoir rentrer chez lui dès mercredi, a indiqué mardi soir dans un communiqué le Nebraska Medical Center où il était soigné. « Un test de sang négatif confirmé par les CDC (Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies) a montré qu’Ashoka Mukpo n’avait plus de traces du virus dans le sang et était donc libre de rentrer chez lui » dans le Rhode Island (nord-est), a ajouté l’hôpital. Le journaliste avait attrapé le virus à Monrovia, mais il ne sait pas comment il a pu être infecté. « J’étais entouré de beaucoup de personnes malades la semaine avant que je tombe moi-même malade », a-t-il raconté. Ashoka Mukpo est le 2e patient atteint d’Ebola à avoir été traité dans cette unité. Le premier, le docteur Richard Sacra, a été déclaré guéri de la maladie le 25 septembre, a précisé l’hôpital. Huit personnes, y compris Ashoka Mukpo, sont ou ont été traitées pour Ebola aux États-Unis. Un seul est décédé le 8 octobre, le Libérien Thomas Eric Duncan. Mardi soir, la clinique des Instituts nationaux de la santé (NIH) a annoncé que Nina Pham, l’une des deux infirmières infectées au Texas en soignant Duncan dans un hôpital de Dallas, allait mieux. Si Ebola suscite une inquiétude croissante aux États-Unis, la plupart des Américains font confiance aux autorités fédérales et au système de santé, selon un sondage national publié mardi.
Envoi de soldats en Somalie reporté sine die
En Afrique de l’Ouest, où l’épidémie se poursuit, la Sierra Leone a décidé de ne pas envoyer 850 militaires qui devaient relever un contingent de la force de l’Union africaine en Somalie en raison d’Ebola, a annoncé mardi l’armée. Les hommes du bataillon « Leo II » devaient être envoyés en juillet pour remplacer le premier contingent sierra-léonais « Leo I » au sein de la force de l’Union africaine (Amisom), mais leur départ en Somalie a été suspendu sine die en raison de l’épidémie, qui affecte sévèrement la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée, a expliqué à l’AFP le chef du bataillon, le lieutenant-colonel Mamud Bangura.
Sur le terrain, le Programme alimentaire mondial (PAM) a poursuivi mardi son opération de distribution d’aide alimentaire lancée la semaine dernière et visant 265 000 habitants à Freetown, selon des responsables de cette organisation.
À Madrid, l’Espagnole Teresa Romero, première personne contaminée par le virus Ebola hors d’Afrique, a été déclarée guérie, selon les résultats des tests définitifs rendus publics mardi. « Les critères de guérison du virus Ebola » tels qu’établis par l’OMS « sont bien remplis » après quatre analyses sanguines négatives, a annoncé le docteur Jose Ramon Arribas, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Carlos III, 15 jours après l’hospitalisation Romero.
De son côté, le ministre américain de la Sécurité intérieure Jeh Johnson a annoncé mardi le renforcement des contrôles pour tous les passagers aériens en provenance des trois pays les plus touchés.
Tous les passagers en provenance de l’un de ces pays à destination des Etats-Unis seront tenus d’atterrir dans l’un des cinq plus grands aéroports américains spécialement équipés pour dépister une possible contamination par le virus: JFK à New York, Newark dans le New Jersey, en banlieue de New York, Washington-Dulles près de la capitale fédérale, et les aéroports internationaux d’Atlanta et de Chicago.
Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée représentent l’écrasante majorité des 9 200 cas d’Ebola signalés dans sept pays. À ce jour quelque 4 500 personnes ont perdu la vie, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La maladie est mortelle dans 70% des cas. L’Organisation mondiale de la Santé va de son côté faire tester deux vaccins anti-Ebola en Suisse, à Genève et à Lausanne, a annoncé mardi à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, vice-directrice générale de l’organisation internationale. L’OMS espère obtenir les premiers résultats quant à l’efficacité des vaccins d’ici décembre.