Accueil ACTUALITÉ Journée de la presse nationale : à marquer d’une pierre blanche

Journée de la presse nationale : à marquer d’une pierre blanche

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Comme si la presse ne se suffisait pas d’une Journée internationale de la liberté de la presse, qui coïncide avec le 3 mai de chaque année, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait signé, il y a deux années de cela, un décret instituant, le 22 octobre, Journée nationale de la presse.

L’article 2 dudit décret stipule que la Journée nationale de la presse «est célébrée sur la base d’un programme préalablement arrêté par le ministère de la Communication». Le président de la République avait annoncé, le 2 mai 2013, dans son message adressé aux professionnels de la presse, et à la veille de la célébration de la Journée mondiale de la presse (3 mai), sa décision de «décréter une -Journée nationale de la presse, au même titre que les autres catégories socioprofessionnelles, en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal «El-Mouqawama El-Djazaïria» (La Résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l’Armée de libération nationale (ALN)». Maintenant qu’il est loin le balbutiement de la corporation, conséquemment à l’ouverture sur la démocratie, initiée à la suite des événements d’Octobre-1988 et qui ont vu une floraison de titres, caractérisant la scène médiatique, suite aux réformes menées, tambour battant, par l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche. En effet, des journaux, de la presse écrite évidement, ont disparu dès lors des étals des buralistes, à l’heure d’aujourd’hui. D’autres titres sont arrivés, présentement, sur le marché des médias et continuent de fleurir le paysage médiatique, essayant de combler le vide, toujours patent, et dans un secteur qui ne saurait s’astreindre à l’unanimisme de façade. Au point où, maintenant, l’on ne parle plus de la nécessaire contribution des la presse aux débats, politique, économique, social, culturel et autres. De plus, la corporation actuellement, du moins les autorités publiques, parlent de plus en plus de professionnaliser le secteur de l’information. À décharge, l’actuel gouvernement Abdelmalek Sellal a institué un département ministériel spécifique au secteur, un ministère de la Communication. Mais ce n’est pas une première, puisqu’auparavant, durant la fin des années 1990, le ministre Abdelaziz Rahabi avait eu à tenter de gérer le département de la Communication, avant de claquer la porte, à peine six mois après son installation. Pour dire que les choses ne sont pas encore claires et que l’actuel locataire du département ne jouit pas d’une bonne presse. Bien au contraire.
Récemment, des titres privés de la presse écrite ont dit souffrir du tour de vis de ce même ministre, notamment par le biais de ses tentatives de réguler le marché de la publicité, selon son bon vouloir. Même s’il s’en est défendu, préférant gloser sur ce qu’il a qualifié de «cercle vertueux de l’éthique». A côté, il y a lieu aussi de relever l’éclosion d’une multitude de chaînes de télévision privées, avec très peu de moyens et beaucoup de volonté. Une manière de riposter aux canaux officiels de l’État et de damer le pion aux chaînes satellitaires étrangères. A priori, et pour le topo, ces chaînes privées ont une audience certaine, même si les statistiques ne sont pas disponibles, notamment en matière d’audimat. Toutefois, les autorités tentent de reprendre les commandes et ont pondu un texte de loi spécifique à l’audiovisuel. En fait, et de l’avis de beaucoup, les autorités n’ont fait que suivre le mouvement en vague et avaliser une réalité qui était déjà, là, accordant des autorisations d’émissions. En plus des chaînes privées de télé, des chaînes radio, privées, ont fait leur apparition, mais elles sont une exception. Mais il n’y a pas que cela, puisque, côté presse, les journaux électroniques, même réduits en portion congrue, sont également disponibles sur le réseau internet. En fait, ce ne sont pas seulement les réformes de Mouloud Hamrouche qui sont derrière l’éclosion de la presse libre. Bien avant, et même à l’époque du règne de l’ex-parti unique, des titres publics de la presse étaient connus pour leur verve et le franc-parler de leurs journalistes. La célébration de la Journée nationale de la presse, la seconde édition du genre, se déroule avec les promesses de professionnaliser le secteur et rendre sa dignité au journaliste.
Mohamed Djamel

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