L’Union européenne a condamné lundi «l’escalade des combats» en Libye, et défendu la «légitimité démocratique» du Parlement, contestée par les islamistes. «Nous condamnons fermement l’escalade des combats dans et autour de Tripoli, Benghazi et dans toute la Libye, notamment les attaques contre des zones résidentielles avec des attaques aériennes menées par des avions de combat non identifiés», a indiqué dans un communiqué le porte-parole du service diplomatique de l’UE. «Nous rejetons la poursuite d’objectifs politiques par l’usage de la force armée, et insistons sur le fait qu’un large dialogue politique est la seule solution pour gérer la crise actuelle», a-t-il ajouté. Les violences se sont intensifiées en Libye depuis la mi-juillet, notamment à Tripoli où des milices nationalistes affrontent des groupes islamistes pour le contrôle de l’aéroport. L’UE affirme que «les responsables de ces violences, qui minent la transition démocratique et la sécurité nationale de la Libye, devront rendre des comptes». Saluant «les discussions prévues dans les prochains jours au Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation politique et sécuritaire en Libye», elle a «réitéré» son «appel à ce que toutes les parties acceptent un cessez-le-feu immédiat». «Nous reconnaissons la légitimité démocratique du Parlement et soulignons qu’il devrait faire tous les efforts pour représenter tous les Libyens. Nous appelons le gouvernement provisoire et le Parlement à établir de manière urgente un gouvernement réellement rassembleur capable de répondre aux aspirations du peuple libyen», a ajouté le porte-parole. Les islamistes ont directement défié lundi le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni en convoquant l’Assemblée sortante, qui a confié à une personnalité pro-islamiste la tâche de former un «gouvernement de salut national». Les islamistes accusent aussi le gouvernement et le Parlement d’être complices des raids aériens contre leurs hommes, menés selon eux par les Émirats arabes unis et l’Égypte, lors de combats pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli, fermé depuis le 13 juillet. L’Égypte a démenti toute implication dans ces raids aériens. Les Émirats arabes unis n’ont pas réagi. Après les pays voisins de la Libye, réunis lundi au Caire, qui ont rejeté toute «ingérence» étrangère dans les affaires de la Libye, l’UE a affirmé «rejeter toute interférence extérieure unilatérale en Libye, qui exacerbe les divisions actuelles et affaiblit la transition démocratique».