Après la mort tragique d’Ébossé : une nuit infernale dans la ville des Genêts

La nuit de samedi à dimanche dernier a été très longue et infernale. Les citoyens se téléphonaient sans cesse pour s’enquérir de la situation et de l’évolution des choses. Des supporters, ayant regagné leurs domiciles, ont fini par sortir de nouveau pour rallier l’hôpital de Tizi Ouzou, mais cette fois-ci non pas au niveau du service des urgences médico-chirurgicales mais plutôt devant la morgue. Les mines défaites, les yeux larmoyants, abattus ou adossés aux mûrs ou carrément accroupis, les centaines de citoyens de Tizi Ouzou attendaient devant la morgue, complètement désappointés. A l’unanimité, les présents ont dénoncé le drame qui venait de secouer la localité. « C’est un acte barbare et l’auteur doit être jugé et condamné », a affirmé l’un des supporters du club fétiche de la Kabylie dans les années soixante-dix et quatre vingt avant de subir un déclin catastrophique depuis une vingtaine d’années. D’autres citoyens ont tenu à s’en laver les mains : « Cet acte abominable ne porte aucunement le saut des supporters de la JSK. La preuve, tous les supporters de la JSK sont là à l’hôpital et sont offusqués par ce qui vient d’arriver. Il faut que l’auteur soit identifié », ajoute un supporter quadragénaire, qui a du mal à retenir ses larmes car il connaît personnellement le joueur camerounais qui n’est plus de ce monde. Des citoyens de la région de Tizi Ouzou qui se trouvaient en dehors du chef-lieu de wilaya ne cessaient de téléphoner à leurs proches afin d’avoir des nouvelles également. Devant le petit écran aussi, les téléspectateurs guettaient la moindre nouvelle, le moindre détail inhérent au drame de ce samedi soir. Les chaînes de télévision algérienne ont toutes donné de nombreux flashs concernant cette nouvelle. Au moment où le décès d’Albert Ebossé a été confirmé, une émission sportive inhérente à la deuxième journée du championnat national était diffusée sur la chaîne publique la Trois. L’animateur et ses invités étaient complètement abattus. Au début, le journaliste, entouré d’analystes sportifs, a tenté de respecter l’ordre du jour de l’émission mais l’émotion était telle que les débats ont fini par tourner autour de cette tragédie. Difficilement, le président de la JSK a effectué une intervention par téléphone pour confirmer la triste information. Puis, par téléphone également, Azeddine Aït Djoudi, ex-entraîneur du club de Tizi Ouzéen, a longuement commenté la nouvelle, malgré qu’il était dans un état d’abattement extrême.