Accueil MONDE Irak : Bagdad promet un soutien aux Kurdes contre l’état islamique

Irak : Bagdad promet un soutien aux Kurdes contre l’état islamique

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Après le lourd revers essuyé ce week-end par les Peshmergas, les combattants kurdes, face aux djihadistes de l’état islamique, le Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, a ordonné aux forces aériennes de leur venir en aide. Aux raids promis par Bagdad s’ajoute le soutien de combattants du parti kurde syrien de l’Union démocratique (PYD), qui sont arrivés en Irak pour leur prêter main forte.
Les Peshmergas, qui combattent les djihadistes dans le nord de l’Irak, avaient annoncé plus tôt avoir lancé une contre-offensive pour reprendre le terrain perdu ces dernières quarante-huit heures. Considérés comme les plus efficaces et les mieux organisées d’Irak, ils sont toutefois sous pression face aux difficultés financières de la région autonome du Kurdistan. Samedi et dimanche, des djihadistes de l’état islamique (EI) ont attaqué plusieurs positions tenues par les Kurdes dans le nord de l’Irak, à la frontière avec la Syrie, et ont pris trois villes, dont celle de Sinjar, 310 000 habitants, obligeant les Peshmergas à se replier dans des zones montagneuses. Les djihadistes menacent désormais le barrage de Mossoul, le plus grand du pays. L’armée irakienne s’est retirée au début de juin de ces zones du nord du pays, après la prise par les djihadistes de Mossoul, et les Peshmergas s’étaient alors emparés de plusieurs villes désertées par les militaires. Ils y combattaient sans coordination avec le gouvernement central irakien, avec qui les relations, historiquement difficiles, se sont tendues encore davantage depuis cette offensive.  La perte de Sinjar constitue une nouvelle victoire pour les djihadistes, qui ont proclamé à la fin de juin un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie. Cette nouvelle avancée permet en outre à l’EI d’asseoir son contrôle sur le secteur de Mossoul, de s’emparer de petits champs pétroliers et de se mouvoir plus facilement entre Mossoul et la frontière syrienne, au-delà de laquelle il contrôle également de nombreux secteurs.

DES MINORITÉS EN DANGER
Précédés par leur réputation de cruauté forgée à coup de pendaisons et d’exactions à l’encontre de tous ceux qu’ils considèrent comme « infidèles», les djihadistes ont fait fuir les populations en quelques heures à peine. Après la prise de Sinjar, jusqu’à deux cent mille personnes ont fui la ville, selon les Nations unies, et plusieurs minorités sont potentiellement en danger. Parmi elles, les Yazidis, une minorité kurdophone considérée par les sunnites extrémistes comme des adorateurs de Satan. « Ce que l’EI a fait contre les Yazidis à Sinjar relève du nettoyage ethnique », a déclaré Khodhr Domli, un militant des droits humains yazidi. Sur les routes, « il y a des personnes âgées, des enfants. Ils n’ont ni eau ni nourriture. Certaines ont déjà trouvé la mort », a-t-il ajouté.
Des centaines de familles turkmènes chiites, une autre minorité, se trouvaient également à Sinjar après avoir fui Tal Afar, une localité plus à l’est prise par l’EI à la fin de juin. Ali Al-Bayati, un militant des droits humains turkmène, a dit avoir reçu des informations très inquiétantes à leur sujet.
« Sur les cinq cents familles turkmènes chiites qui ont fui, une centaine ou plus ont atteint une cimenterie située à 15 kilomètres de Sinjar (…) Ils sont toujours là-bas et n’ont rien. »
Un autre groupe a été intercepté par des combattants de l’EI qui ont, selon lui, exécuté de nombreux hommes, « pris les femmes en esclaves et détiennent maintenant un groupe à l’aéroport de Tal Afar ».

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