Un concert de musique andalouse à trois escales a été animé, jeudi soir à Alger, par le maître-formateur Bachir Mazouni, qui a reçu la reconnaissance de ses pairs, présents en nombre pour lui rendre hommage et mettre en valeur son parcours singulier et son dévouement incommensurable durant 60 ans de sa vie au service de cette musique savante, partie intégrante du patrimoine musical algérien.
Organisé sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, ce récital accueilli près de deux heures durant à l’Auditorium Moufdi-Zakaria, a embarqué le public dans une randonnée onirique à trois escales à travers les modes, Zidène, Aroubi-Moual et Raml el Maya. Soutenu par une vingtaine d’instrumentistes-virtuoses, en partie issus de l’association culturelle de musique andalouse « El Djazira », Bachir Mazouni a également fait appel à de grandes figures de la musique andalouse, à l’instar de l’autre grand maître-formateur Hamid Kheddim, Nacer Hamzaoui, Zino Kebilème, Mourad Bernoussi, Nacer Djeddaya, Basserou, Abdellah Tighiouert, Réda Amalou et Tayeb Mahmoudi. Après une présentation éclatante, hautement célébrée par le public, déclamée avec théâtralité, par l’incontournable comédien Abdelhamid Rabia, grande figure du théâtre et de la télévision, l’artiste mis à l’honneur a, dans des atmosphères solennelles, tenu à rendre hommage à la mémoire du regretté, Cheikh El Hadj Mohamed Khaznadji (1929-2025), récemment disparu. Dans une ambiance de grands soirs, le récital a commencé avec « Touchiet Zidène », après l’exécution remarquable à l’Oud par Bachir Mazouni, d’un istikhbar dans le mode éponyme, qui a ouvert la voie à l’interprétation de la Nouba dans la même variation modale. Devant un public recueilli, l’artiste a ainsi rendu avec une voix de ténor, présente et étoffée les pièces, M’çaddar, « Bi dimam el hawa », B’taïhi, « Maâchoukoum oura gheydi el hicen », istikhbar, Derdj « Mata nestarihou », N’çraf 1, « Aâtir el anfous », N’çraf 2, « Men hobbi had el ghazel », Dlidla, « Kemmi serri djahda », N’çraf 3 « Ya kamil el maâni » et le kh’lass, « Selli houmoumek ». Très applaudi par l’assistance, l’infatigable Bachir Mazouni a ensuite entonné les pièces aux programmes des deux autres parties, dans la fusion des genres « Aroubi-Moual », avec notamment la pièce phare de cette partie, « Djerraât fel houb » et dans le mode « Raml el maya » avec des titres d’anthologie comme, « Men ibet », « Ana el memhoun bel gharam » et « Tal da essaher ». A l’issue de cette belle prestation et devant les youyous nourris qui fusaient de partout et les applaudissements répétés de l’assistance, Bachir Mazouni a été honoré par ses pairs et ses amis, Brahim Bahloul, Mokdad Zerrouk, Hamid Kheddim, Abdelkader Bendamache, Abdelhamid Cherdoud, Mourad Bernoussi, Abdelhamid Rabia, Rédha Doumaz et Nacer Mokdad, entre autres. Musicien formé essentiellement au conservatoire d’El-Biar à Alger dès 1974, Bachir Mazouni a depuis son enfance évolué dans un milieu familial favorable à l’apprentissage de la musique, avec un père comme El Hadj Mohamed Mazouni, grand maître formateur de la musique andalouse. A El Biar, il se spécialise dans la musique andalouse et devient vite une figure influente, souvent associé à la transmission de cet art et à de grandes figures du genre. Devenu formateur après s’être doté d’un enseignement solide, le maître Mazouni, offrait ses services pour des coachings artistiques d’aide aux autres musiciens leurs permettant ainsi, d’approfondir leurs connaissances et développer leurs compétences dans la musique andalouse. Occupant plusieurs postes à différents niveaux de responsabilité, Bachir Mazouni a été plusieurs fois distingué, en Algérie comme à l’étranger, lors de manifestations culturelles de musique andalouse.












































