Le président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de « piraterie maritime » après l’arraisonnement spectaculaire d’un pétrolier par les États-Unis au large du Venezuela, a accusé jeudi soir à la télévision l’administration Trump d’avoir « enlevé l’équipage et volé le navire ».
Le gouvernement américain a annoncé jeudi 11 décembre de nouvelles sanctions contre six compagnies maritimes opérant au Venezuela. « Ils ont enlevé les membres d’équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l’ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes, a protesté vivement le président Maduro, après l’arraisonnement spectaculaire d’un pétrolier, le Skipper, par les États-Unis au large de son pays. L’administration du président américain a annoncé de nouvelles sanctions contre « le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela visent trois neveux de l’épouse du président que Washington accuse d’être des narcotrafiquants, un homme d’affaires panaméen soupçonné d’avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d’avoir transporté du pétrole vénézuélien », a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.
Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de « narcotrafic en provenance du Venezuela ». Mais sans pour autant avancer une quelconque preuve de ces accusations maintes fois battues en brèche par le gouvernement du Venezuela. C’est la première fois que le président américain ordonne la saisie d’un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus. Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d’écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.
Soutien de Moscou
Le président Maduro a indiqué que Caracas allait lancer les actions juridiques et diplomatiques appropriées. Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu’il transportait vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord. La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l’assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d’un navire depuis un hélicoptère. Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l’archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.
Lors d’un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui a exprimé sa solidarité et a confirmé son soutien à sa politique visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes, a expliqué le Kremlin dans un communiqué. Aux États-Unis, l’opposition démocrate s’est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d’un appel téléphonique le 2 décembre. Je lui ai dit : Trump, nous ne voulons pas d’une guerre en Amérique latine, a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu : mais moi j’ai plus d’armes, plus de bateaux, plus de bombes.
R. I. /Agences
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