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Tirage de la Coupe du monde 2026 : Un groupe abordable pour les Fennecs

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Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026, organisé au prestigieux John F. Kennedy Center de Washington DC, a réservé à l’Algérie un groupe J inattendu, mais globalement accessible. Opposés à l’Argentine, tenante du titre, ainsi qu’à l’Autriche et à la Jordanie, les Fennecs héritent d’une configuration qui pourrait nettement favoriser leur ambition de retrouver le second tour. À la lecture des réactions internationales, un constat émerge : l’Algérie n’a pas tiré la “poule de la mort”, mais peut aspirer à un Mondial réussi.

Le premier élément majeur de ce tirage reste bien sûr la présence de l’Argentine, championne du monde en titre. Pourtant, ce choc prestigieux n’empêche pas l’Algérie de nourrir de grandes ambitions au regard du format du tournoi et de la qualité des autres adversaires. L’Autriche et la Jordanie apparaissent à la portée des hommes de Vladimir Petković, surtout dans une compétition élargie à 48 équipes où les deux premiers, ainsi que huit meilleurs troisièmes, verront les seizièmes de finale. Pour les Fennecs, l’objectif de qualification devient un scénario réaliste. Curieusement, ce sont les Argentins eux-mêmes qui ont souligné le potentiel algérien. Lionel Scaloni, respecté sur la scène internationale, n’a pas dissimulé son estime pour l’équipe algérienne. « C’est une bonne sélection, avec de grands joueurs et un immense vivier », a-t-il rappelé, évoquant notamment ses connaissances personnelles avec Petković, sous les ordres duquel il avait évolué à la Lazio. Ces propos révèlent une vérité que beaucoup ignorent encore : l’Algérie jouit désormais d’un crédit technique et tactique valorisé au-delà du continent africain. Cette reconnaissance n’est pas seulement symbolique. Elle témoigne d’une progression constante dans la formation et dans l’émergence de talents capables d’évoluer au plus haut niveau, en club comme en sélection. Certains médias argentins, dont le très influent Olé, ont rappelé la solidité historique des Verts, entre l’exploit de 1982 face à l’Allemagne et l’épique parcours de 2014. Dans les rues de Buenos Aires, le souvenir du revers inaugural contre l’Arabie saoudite en 2022 a même incité les observateurs à la prudence. Pour eux, l’Algérie fait partie des sélections à ne pas sous-estimer.

L’Autriche et la Jordanie, missions abordables

Au-delà de l’Argentine, l’analyse du groupe J met en lumière deux adversaires que l’Algérie peut, en théorie, concurrencer frontalement. L’Autriche de Ralf Rangnick présente une équipe disciplinée, mais pas irrésistible. Le technicien allemand lui-même a reconnu la qualité des Verts. « L’Algérie est une équipe solide. C’est une équipe difficile à affronter », a-t-il admis, témoignant d’une connaissance assez précise des forces algériennes, de la relance courte aux mouvements offensifs. Ce respect mutuel illustre un point clair : les Fennecs n’arrivent pas en position d’infériorité. La Jordanie, quatrième nation du groupe, représente en revanche une équipe plus modeste sur le plan international. Bien organisée, mais limitée dans sa profondeur de banc, elle incarne l’adversaire idéal pour lancer un tournoi et engranger rapidement des points. Le sélectionneur autrichien a d’ailleurs confié qu’il envisageait un match amical contre elle avant le tirage, signe que le niveau, bien que respectable, reste inférieur à celui des autres nations du groupe. Pour l’Algérie, la Jordanie apparaît comme un passage presque obligatoire vers les places qualificatives.

Les Fennecs peuvent aussi s’appuyer sur une dynamique de reconstruction initiée depuis deux ans sous la direction de Vladimir Petković. L’Allemagne détient sa “Mannschaft”, l’Italie sa “Squadra Azzurra”, et l’Algérie peut désormais revendiquer une identité claire : pressing coordonné, phases de possession mieux maîtrisées et transitions rapides. Ce projet n’a certes pas encore atteint son apogée, mais il avance avec cohérence. Dans un groupe sans piège majeur, ce style peut faire la différence, surtout face à des équipes qui préfèrent la prudence.

Un calendrier favorable et un contexte porteur

Le contexte global joue également en faveur des Verts, qui aborderont le Mondial après une CAN 2025 exigeante au Maroc. Une compétition qui servira de répétition générale, permettant d’ajuster les rotations, de renforcer la cohésion et de tester le groupe face à des adversaires variés. Contrairement à d’autres nations qui arriveront peut-être sans véritables tests de haut niveau, l’Algérie aura vécu une année pleine, rythmée par des affiches qui affûteront les automatismes. Une donnée essentielle dans un tournoi où le tempo s’accélère dès la première journée. Le calendrier du groupe J, qui sera établi dans les mois à venir, pourrait aussi offrir une chance supplémentaire : selon la tradition récente de la FIFA, les têtes de série affrontent souvent les équipes les moins cotées lors de la première journée. Si l’Argentine ouvre contre la Jordanie, et que l’Algérie croise d’entrée l’Autriche, un succès initial placerait les Verts dans une position extrêmement favorable. Une qualification rapide éliminerait toute pression inutile avant un éventuel duel prestigieux contre l’Albiceleste, qui pourrait alors se jouer sans enjeu vital. Enfin, la dimension psychologique ne doit pas être négligée. L’Argentine, par ses déclarations prudentes, a volontairement calmé les attentes pour éviter le piège du triomphalisme. À l’inverse, l’Autriche et la Jordanie voient l’Algérie comme un adversaire redoutable. Même Tagliafico, dans une sortie maladroite, laissait entendre qu’il préférait affronter le Japon plutôt que les Fennecs. Cette perception, qu’elle soit respectueuse ou inconsciente, modifie l’équilibre des rapports de force : l’Algérie n’est pas l’équipe surprise du groupe, mais bel et bien un candidat sérieux.

Dans un groupe où rien n’est hors de portée, les Verts n’ont plus qu’à transformer la promesse du tirage en réalité sportive.

Mohamed Amine Toumiat

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