Accueil ACTUALITÉ GHAZA ET CISJORDANIE OCCUPÉE : 2025, l’année la plus meurtrière depuis 1967

GHAZA ET CISJORDANIE OCCUPÉE : 2025, l’année la plus meurtrière depuis 1967

0

Douze organisations israéliennes de défense des droits humains ont publié, hier mardi, un rapport accablant affirmant que Tel-Aviv a doublé sans aucune limite ses opérations de meurtre, de destruction et de déplacement forcé dans Ghaza et en Cisjordanie occupée au cours de l’année 2025.
Elles décrivent une année “la plus létale et la plus dévastatrice” pour les Palestiniens depuis 1967. Le rapport émane de structures reconnues : « Bimkom – Planners for Planning Rights », « HaMoked », l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), « Yesh Din », « Médecins pour les droits humains – Israël », « Briser le silence », « Torat Tsedek », la «Public Committee Against Torture », «Maslak », « Ir Amim », « Emek Shaveh» ainsi que « Fighters for Peace ». Toutes soulignent que les violences, autrefois considérées exceptionnelles, sont devenues une routine quotidienne.

Entreprise totale de destruction
S’agissant de Ghaza, le rapport rappelle que les années 2023 et 2024 avaient déjà été marquées par de graves violations liées à l’offensive israélienne. Mais l’année 2025 a franchi “un seuil encore plus sombre”, avec un quasi-doublement du nombre de morts et une extension du déplacement forcé à presque toute la population. Selon les données réunies, plus de 36 000 Palestiniens avaient été tués à Ghaza en mai 2024. Ce chiffre a atteint 67 173 morts en octobre 2025, dont plus de 20 000 enfants et environ 10 000 femmes, ainsi qu’au moins 10 000 personnes sont encore sous les décombres. Le nombre de blessés dépasse 170 000. Le déplacement forcé a suivi la même trajectoire. Un million de Palestiniens avaient été déracinés en 2024 ; ils sont 1,9 million en 2025, soit près de 90 % de la population du territoire, souvent déplacés à plusieurs reprises alors que des quartiers entiers, ainsi que les infrastructures d’eau, d’électricité, d’agriculture et les hôpitaux, ont été détruits.

La famine tue en masse
L’un des volets les plus alarmants du rapport concerne la politique israélienne de famine. Ce qui était, en 2024, une “crise de faim sans précédent” s’est transformé, en 2025, en mortalité de masse. En juillet 2025, 13 000 enfants souffraient de malnutrition aiguë. En août, l’ONU a officiellement déclaré un état de famine totale à Ghaza. En octobre, 461 personnes étaient mortes de faim, dont 157 enfants. Depuis mai 2024, l’armée israélienne contrôle hermétiquement la partie palestinienne du passage de Rafah, n’autorisant qu’une quantité dérisoire d’aide à entrer, bien en-deçà des besoins vitaux. Une nouvelle tragédie quotidienne est apparue en 2025 : les “martyrs de l’aide humanitaire”. Aucun cas n’avait été enregistré en 2024. En 2025, ils sont 2 306 morts et 16 929 blessés dans les abords des centres de distribution alimentaire, victimes d’une combinaison de chaos, de tirs à balles réelles et de frappes ciblées. Pour les organisations, ces centres se sont transformés en véritables “pièges mortels” où des Palestiniens sont visés alors qu’ils font la queue pour obtenir de la nourriture. Le rapport note également une multiplication des témoignages faisant état de l’usage systématique de Palestiniens — y compris des enfants et des personnes âgées — comme boucliers humains par l’armée israélienne en 2025, alors qu’en 2024 ces cas demeuraient sporadiques.

Un cessez-le-feu vidé de son sens
Malgré l’accord de cessez-le-feu, conclu entre la résistance palestinienne et Israël, Tel-Aviv a continué de cibler des Palestiniens en dehors des zones de retrait, multipliant les violations et les tirs mortels. L’accord, pourtant censé mettre fin à l’offensive débutée le 8 octobre 2023, n’a pas empêché la poursuite des attaques, ni la mort de centaines de civils supplémentaires. Selon le ministère de la Santé de Ghaza, le nombre total de victimes de la guerre d’extermination atteint désormais 70 112 martyrs et 170 986 blessés depuis octobre 2023. Rien que depuis le cessez-le-feu du 11 octobre dernier, 356 Palestiniens ont été tués et 909 blessés par les tirs sionistes. La défense civile de Ghaza a signalé mardi, 5 nouveaux blessés, dont deux femmes et deux enfants, victimes de tirs israéliens contre des habitations du quartier at-Tuffah, à l’est de la ville, hors des zones d’occupation. Les secours ont aussi évacué des dizaines de familles encerclées par les chars et les drones.
M. Seghilani

Article précédentPOUR ENTRAVE À LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : Plainte à Paris contre l’entité sioniste
Article suivantCAMPAGNE NATIONALE DE VACCINATION CONTRE LA POLIOMYÉLITE : Plus de 443 000 enfants vaccinés au premier jour