La violence ne faiblit pas en Cisjordanie occupée. À l’aube, l’est de Naplouse a été secoué par une explosion visant les forces de l’occupation, tandis que plusieurs villes du Nord et du Centre ont été le théâtre de raids, d’arrestations et d’attaques de colons.
L’incendie criminel d’une mosquée dans le gouvernorat de Salfit, perpétré par des groupes de colons extrémistes, a suscité une vague de condamnations internationales, révélant l’ampleur du climat d’impunité qui règne dans les territoires palestiniens sous occupation. Des résistants palestiniens ont fait exploser un engin improvisé contre des véhicules militaires de l’occupation lors de l’incursion des forces israéliennes dans la zone orientale de Naplouse. L’opération s’est déroulée au petit matin, un moment souvent choisi par l’armée israélienne pour mener des raids, profitant du sommeil des habitants et de rues désertes. À peine quelques heures plus tard, la Cisjordanie était le théâtre d’une vaste campagne de perquisitions. Selon des sources locales, au moins 11 Palestiniens ont été arrêtés dans les villes de Qalqilia, la localité d’Azzoun et le camp d’Askar près de Naplouse.
Affrontements dans les vallées du nord et raids autour de Jénine
Dans les vallées du Nord, des Palestiniens ont affronté des colons venus tenter un nouvel assaut contre Khirbet Samra, une localité agricole régulièrement ciblée en vue de son isolement et de son transfert forcé. Les habitants ont résisté à ces tentatives d’intrusion, déclenchant des heurts particulièrement violents. Plus au nord, les forces de l’occupation ont mené plusieurs incursions autour de Jénine, notamment dans les localités d’Arraba et de Mithloun. Les soldats ont investi une salle des fêtes avant de fouiller plusieurs habitations. Des unités se sont également déployées au milieu des oliveraies, méthode d’encerclement utilisée pour contrôler les déplacements des habitants. À l’est de Ramallah, la localité de Silwad a été envahie par des forces israéliennes qui ont endommagé un véhicule civil avant d’arrêter un jeune homme du village d’Abu Qash. Des affrontements ont éclaté à al-Bireh lors d’une autre incursion, les soldats tirant à balles réelles en direction des jeunes Palestiniens. Dans le même temps, des grenades lacrymogènes ont été massivement utilisées dans le camp d’Askar à l’est de Naplouse, tandis que des véhicules blindés pénétraient dans le secteur sud d’El-Khalil. Des colons ont attaqué des voitures palestiniennes à coups de pierres près du rond-point de Kedumim, à l’est de Qalqilia, une scène devenue quasi quotidienne dans cette partie de la Cisjordanie occupée.
Indignation internationale
La tension a franchi un nouveau seuil avec l’incendie de la mosquée « Al-Hajja Hamida » dans le gouvernorat de Salfit, brûlée par des groupes de colons extrémistes. Des slogans racistes et anti-arabes ont été inscrits sur les murs du bâtiment, signe flagrant d’un acte prémédité. L’affaire a provoqué une réaction immédiate au siège des Nations unies. Par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fermement condamné l’attaque, dénonçant une profanation inacceptable d’un lieu de culte. Il a appelé à la protection des sites religieux et à la mise en œuvre de mesures pour que les responsables de ces crimes soient enfin jugés. Selon Dujarric, ces attaques ne sont pas des incidents isolés, mais bien « un schéma croissant de violence extrémiste qui alimente les tensions dans la région ».
L’OCI condamne
La réaction la plus vigoureuse est venue de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a qualifié l’incendie de la mosquée de « crime terroriste » et de provocation grave envers les musulmans du monde entier. Dans un communiqué incisif, l’organisation a insisté sur le caractère systématique des violences commises par les colons, dénonçant « les politiques d’incitation, de racisme et d’épuration ethnique » contre les Palestiniens. L’OCI a exhorté la communauté internationale à agir de manière urgente pour mettre fin à l’impunité dont jouissent les colons et les forces d’occupation, et à criminaliser toute forme de profanation des lieux saints. Le ministère palestinien des Affaires religieuses a également dénoncé un crime barbare, révélateur du degré de radicalisation atteint par les groupes de colons. Pour le ministère, l’incendie de la mosquée s’inscrit dans une stratégie de guerre contre les symboles religieux musulmans et chrétiens en Palestine, avec pour finalité l’effacement culturel et spirituel du peuple palestinien. L’ensemble de ces attaques, raids et actes de Vandalisme religieux illustre une nouvelle escalade de violence nourrie par le sentiment d’impunité totale dont bénéficient les groupes extrémistes israéliens. La Cisjordanie reste ainsi un champ de résistance et de tension, où les Palestiniens tentent de défendre leurs terres, leurs maisons et leurs lieux de culte au milieu d’une occupation qui s’intensifie.
M.Seghilani










































