Entamée au lendemain de l’opération russe en février 2022, la procédure en vue de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne est à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce processus d’adhésion, long et complexe, exige l’unanimité des 27 États membres à chaque nouvelle étape.
Mais le gouvernement hongrois a décidé de geler de facto le processus d’adhésion en usant de son droit de veto. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mardi 4 octobre espérer que Viktor Orban n’allait pas bloquer le processus d’adhésion à l’Union européenne de l’Ukraine, alors que Bruxelles souhaite justement l’accélérer. « Nous aimerions vraiment que le Premier ministre hongrois nous soutienne ou du moins qu’il ne nous bloque pas », a-t-il déclaré au cours d’un forum sur l’élargissement de l’UE organisé par Euronews à Bruxelles. La réponse de la Hongrie ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement ne laissera pas l’Ukraine devenir membre de l’Union européenne, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, commentant les nouveaux rapports de la Commission européenne sur le paquet d’élargissement et les plans de Bruxelles d’entamer des négociations d’adhésion avec Kiev avant la fin de l’année. « Le peuple hongrois a clairement fait savoir qu’il ne voulait pas que l’Ukraine soit membre de l’Union européenne. Et puisque les questions de l’élargissement de l’Union européenne nécessitent l’unanimité de tous ses États membres et que la Hongrie et le peuple hongrois sont tout à fait clairs sur le fait qu’ils ne soutiennent pas l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, l’Ukraine ne sera pas membre de l’UE », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par le ministère hongrois des Affaires étrangères. Selon le chef de la diplomatie hongroise, les dirigeants de l’UE cherchent à porter au pouvoir le parti d’opposition Tisza, qui est prêt à soutenir l’adhésion accélérée de l’Ukraine à l’UE, « poussant ainsi l’Europe vers la guerre ». « Nous ne laisserons pas cela se produire parce que le peuple hongrois ne veut pas se battre », a-t-il promis. Le gouvernement hongrois a averti à plusieurs reprises qu’il bloquerait toute initiative en faveur d’une adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne, car cela ruinerait l’économie européenne et conduirait à un conflit armé avec la Russie. En outre, Budapest exige que Kiev rétablisse les droits de la minorité hongroise dans la région de Transcarpatie. Lors du sommet européen du 26 juin, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a bloqué une déclaration commune de soutien à l’Ukraine qui a donné le feu vert au début des négociations d’adhésion avec l’Ukraine. Le même jour, la Hongrie a publié les résultats d’un référendum auquel ont participé plus de deux millions de personnes, qui indiquaient que 95 % d’entre elles étaient opposées à l’adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne.
R. I.
