Laurent Nunez estime qu’il devait y avoir un « bougé » dans les relations avec l’Algérie, affirmant qu’une remise en cause de l’accord de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour ».
Les relations franco-algériennes vont-elles connaitre un réchauffement ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs politiques qui estiment que le départ de l’ancien pensionnaire de l’hôtel Beauvau, siège du ministère de l’intérieur, Bruno Retailleau, va créer une situation de désescalade qui va permettre de renouer le dialogue et tourner la page des tensions vécues cet été entre Alger et Paris. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, est un fils d’émigrés espagnols qui ont vécu à Oran après leur fuite d’Espagne durant la guerre civile qui avait permis à ex-roi Franco de prendre le pouvoir. Et même s’il est un militant du parti Renaissance, il semble ne pas cultiver de haine à l’égard des français d’origines étrangères. La gauche lui reproche toutefois son rôle dans la répression du mouvement des Gilets jaunes quand il était préfet de police. Invité de France Inter/France Info/Le Monde, hier dimanche, il a estimé qu’il devait y avoir un « bougé » dans les relations avec l’Algérie, et affirmé qu’une remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour », indique une dépêche de l’AFP. Cela pourrait traduire la volonté du gouvernement Lecornu de tourner la page de Bruno Retailleau qui avait alimenté les tensions avec l’Algérie pour gagner des soutiens dans les cercles proches de l’extrême droite dans la perspective des présidentielles de 2027. Paris semble vouloir changer son fusil d’épaule puisque les urgences aujourd’hui ne sont plus les futures présidentielles mais la gestion d’une économie en berne qui ne pourrait pas survivre sans la relance des échanges avec les pays du sud de la méditerranée notamment l’Algérie et les pays du Sahel.
« Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème», a déclaré Laurent Nunez. Ce qui laisse supposer que la France va s’atteler dans les prochains jours à tenter de désamorcer les bombes installées par Bruno Retailleau pour torpiller ses relations avec l’Algérie. Et comme signe d’une volonté de dégel initié par la France, la présence d’officiels français, sur autorisation de l’Elysée, aux festivités marquant la journée du 17 octobre 1961.
Ce discours du nouveau ministre de l’Intérieur, et les signaux timides émis par la France sont-ils un gage de bonne volonté adressés en direction de l’Algérie ? C’est encore tôt pour l’affirmer et il faudra attendre d’autres signes plus significatifs et des déclarations de bonne volonté pour y croire. Mais pour nombre d’observateurs, le départ de Bruno Retailleau signifie que le gouvernement Lecornu est décidé à tourner la page Sansal, celle des OQTF ou encore celle de l’abrogation de l’accord de 1968 conclu entre l’Algérie et la France.
Slimane B.












































