Deux ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre d’extermination israélienne contre la bande de Ghaza, sans qu’aucune perspective de paix ne se dessine.
Le territoire meurtri entame sa troisième année d’anéantissement, tandis que les négociations engagées en Égypte, fondées sur la « feuille de route » américaine portée par Donald Trump et acceptée par Tel-Aviv et la résistance palestinienne, peinent à produire le moindre effet.
Les chiffres publiés par les autorités locales de Ghaza dressent un tableau apocalyptique : plus de 76 600 martyrs et disparus depuis le 7 octobre 2023, et plus de 169 000 blessés, selon un rapport du Bureau d’information gouvernemental. Ces données, déjà vertigineuses, pourraient être largement sous-estimées. Une enquête de Reuters rappelle qu’une étude publiée par la revue médicale The Lancet estime que les bilans palestiniens officiels pourraient être inférieurs d’environ 40 % à la réalité, un constat partagé par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et l’ONG israélienne B’Tselem. Selon le ministère de la Santé à Ghaza, le bilan humain s’élève à 67 173 martyrs et 169 780 blessés, parmi lesquels 20 179 enfants, 10 427 femmes et 4 813 personnes âgées. L’armée d’occupation transforme chaque jour 77 enfants en orphelins, 29 femmes en veuves, et provoque 16 fausses couches quotidiennes. Ces chiffres résument à eux seuls l’ampleur de la tragédie humaine infligée à la population civile. Les personnels médicaux figurent eux aussi parmi les cibles de cette guerre.
Le ministère fait état de 1 701 soignants tués et 362 détenus, victimes de disparitions forcées et de conditions d’emprisonnement inhumaines. Sur les 38 hôpitaux du territoire, 25 ont été totalement détruits, tandis que les 13 restants fonctionnent partiellement, souvent sans électricité ni matériel médical. Plus de 103 centres de soins primaires sur 157 ont été rasés, et la pénurie d’équipements atteint des niveaux dramatiques : 55 % des médicaments essentiels, 66 % des consommables médicaux et 68 % des produits de laboratoire sont désormais indisponibles.
L’impossibilité d’évacuer les blessés hors du territoire aggrave la catastrophe. 18 000 malades, dont 5 580 enfants, sont privés de soins à l’étranger. Par ailleurs, 4 900 personnes ont subi des amputations, nécessitant des prothèses et des programmes de rééducation à long terme.
M. Seghilani