Le ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré hier à Oran que l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a décroché en juin dernier cinq accords d’exploration et de partage de production avec de grands groupes internationaux.
En effet, tout en exposant la stratégie nationale visant à renforcer la production, attirer les investissements et accélérer la transition énergétique vers un modèle durable, Arkab est revenu hier dans son allocution prononcée à l’ouverture de la 13e édition du Salon et de la Conférence sur l’énergie et l’hydrogène en Afrique et en Méditerranée (NAPEC 2025), sur les accords conclus en juin 2025 entre l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et de grands groupes internationaux. Ces contrats d’exploration et de partage de production avaient été signés avec Qatar Energy, Eni, Sinopec et TotalEnergies, dans le cadre de la « Algeria Bid Round 2024 », et concernaient cinq périmètres sur six proposés, pour un montant global estimé à près d’un milliard de dollars, a-t-il déclaré. Le ministre a rappelé à ce propos que ces accords illustrent la confiance renouvelée des partenaires étrangers dans le potentiel énergétique et la stabilité du cadre juridique algérien, soulignant qu’ils « ouvrent la voie à de nouvelles opportunités de développement, de transfert de technologie et de création de valeur locale».
Un rendez-vous stratégique pour le dialogue énergétique africain et méditerranéen
Placée sous le thème « accélérer l’énergie de demain et atteindre un mix énergétique efficace grâce aux partenariats, aux investissements, à l’innovation et aux technologies» la 13ᵉ édition du NAPEC s’est imposée comme une plateforme d’échanges incontournable entre décideurs, industriels et experts du secteur. Dans ce cadre, le ministre a mis en avant la vision stratégique de l’Algérie, qui repose sur la diversification du mix énergétique, la coopération internationale et le développement durable, en déclarant: «la transition énergétique doit se construire dans la concertation, la responsabilité et l’équité entre les nations productrices et consommatrices. »
Le gaz naturel, pilier de la transition mondiale
Par ailleurs, Arkab a réaffirmé que le gaz naturel demeure un levier essentiel de la transition énergétique, en raison de son efficacité, de sa disponibilité et de son faible impact environnemental. Citant les dernières données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il a indiqué que le monde aura encore besoin de 45 millions de barils de pétrole par jour et de 2 000 milliards de m³ de gaz naturel à l’horizon 2050, preuve que les hydrocarbures continueront de jouer un rôle majeur dans la sécurité énergétique mondiale. «L’Algérie, par sa position géographique et ses ressources, est prête à assumer pleinement ce rôle pivot», a-t-il souligné.
60 milliards de dollars d’investissements d’ici 2029
À cette même occasion, le ministre a détaillé la stratégie énergétique nationale 2025–2029, qui prévoit plus de 60 milliards de dollars d’investissements, dont 80 % destinés à l’amont pétrolier et gazier, et le reste consacré au raffinage et à la pétrochimie. Cette stratégie vise à accroître la production, moderniser les infrastructures et renforcer la valeur ajoutée locale. Parmi les projets emblématiques figurent : La raffinerie de Hassi Messaoud, destinée à réduire les importations de carburants. Les complexes de production de méthanol et de benzène sans plomb, pour diversifier la base industrielle et les unités de diesel et de stockage stratégique, afin de garantir une sécurité énergétique durable.
Ainsi, Arkab a rappelé l’engagement environnemental de l’Algérie, notamment à travers la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre menée par Sonatrach. L’entreprise s’est engagée à ramener le taux de gaz torché à moins de 1 % d’ici 2030, tout en participant aux initiatives mondiales « Zéro Méthane » et « Élimination du torchage routinier ». En parallèle, un programme national de reboisement de 520 000 hectares a été lancé, pour un investissement d’un milliard de dollars, combinant protection de l’environnement, lutte contre la désertification et création d’emplois verts.
Cependant, Arkab a mis un accent particulier sur le développement du capital humain et la recherche scientifique comme leviers essentiels de la compétitivité énergétique. « L’Algérie mise sur la formation continue, le soutien aux start-up technologiques et le partenariat entre universités et entreprises pour renforcer sa souveraineté technologique et préparer une nouvelle génération d’experts capables d’accompagner la mutation du secteur » a-t-il précisé.
Un appel direct à l’investissement et à la coopération internationale
À la fin de son discours le ministre des Hydrocarbures et des Mines a salué le NAPEC comme un espace de dialogue et de convergence des intérêts énergétiques, soulignant que l’Algérie est une terre d’opportunités et un partenaire fiable. «Nos ressources sont vastes, notre vision est claire et notre engagement envers nos partenaires est constant », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : «Nous ne vous invitons pas seulement à observer nos progrès, mais à en faire partie. Ensemble, bâtissons un avenir énergétique plus sûr, plus propre et plus durable».
Sarah O.