Le discours du Président a marqué un tournant. Tout en s’engageant, de nouveau, à relever le défi de l’Algérie émergente en 2027, il a mis en garde contre les forces qui se dressent sur le chemin.
Nous en savons un peu plus sur le discours, tenu jeudi dernier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devant les opérateurs économiques nationaux pour une rencontre qui a, notamment, planché sur les acquis réalisés lors de la 4e Foire commerciale intra-africaine à Alger. Faut-il rappeler, en effet, que les entreprises algériennes ont réalisé durant cet événement africain des performances remarquables en matière d’exportation. À l’occasion de cette rencontre qui marque un tournant décisif pour l’économie nationale, le président Tebboune a employé dans son allocution des mots forts pour rappeler tout le monde à ses responsabilités. Le Président a placé la barre haut devant les opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés, et auxquels il a demandé de redoubler d’efforts pour atteindre l’ambition fixée à 2027. Une échéance qui devrait voir l’Algérie rejoindre les pays émergents avec, à la clé, un Produit intérieur brut (BIP) de quelque 400 à 450 milliards de dollars. Et notre pays ne manque pas de ressources, loin s’en faut.
« Les ressources minières, vraie alternative »
Nos sous-sols regorgent autant de richesses minières que le pays peut constituer une alternative pour les hydrocarbures. A ce titre, le Président a rappelé l’importance stratégique des mégaprojets miniers à l’image du minerai de fer de Gara Djebilet, des phosphates de Bled El-Hadba ou encore le zinc-plomb d’Oued Amizour. L’heure est à l’après-pétrole dont les fluctuations des marchés poussent l’Algérie à ne pas trop compter davantage en se tournant vers d’autres secteurs comme l’agriculture, les industries lourdes, le médicament…pour relever le défi de la diversification hors-hydrocarbures.
Le Président a, au sujet de l’émergence économique, renouvelé son engagement tout en mettant en garde contre les parties qui se dressent sur le chemin de l’Algérie émergente. « Vous n’êtes pas sans savoir que l’Algérie était ciblée. Des parties se sont mobilisées et se sont liguées pour l’empêcher de réaliser ses objectifs fixés à 2027. Elles savent que si nous y arrivons, c’est que l’Algérie aura atteint la résilience économique », a-t-il affirmé, avant d’exhorter les opérateurs économiques à « ne pas baisser les bras ». Ceci sur le plan économique. Sur un autre front, le Président a ajouté que l’Algérie était également ciblée parce qu’on craint son armée. Or, « l’Armée nationale populaire qui est pacifique ne fait que défendre la Nation et ses frontières », a martelé le Président, tout en mettant en garde contre toute tentative d’atteinte à l’Algérie.
« Il nous faut des entreprises à la hauteur des défis »
Après avoir exposé les enjeux de l’heure, le Président revient à la charge pour pousser les entreprises algériennes à aller le plus loin possible dans la productivité et la compétitivité en vue de conquérir les marchés africains et dont l’IATF devrait être une belle expérience à reproduire à l’effet de développer les exportations du pays. « Il faut être ambitieux », exhorte-t-il, tout en déplorant le relâchement de certaines entreprises après avoir signé des contrats d’exportation. Le Président a, par exemple, demandé à l’opérateur de téléphonie fixe « INATEL », filiale du groupe public algérien « ELEC EL DJAZAIR » de renforcer ses capacités de production et de créer d’autres chaînes si besoin, pour pouvoir honorer son engagement envers le partenaire du Nigéria avec lequel il a signé un contrat de fourniture de 2 millions de TPE (Terminal de paiement électronique) d’une valeur de 300 millions de dollars. « On ne peut pas se permettre de retarder l’échéance de 6 à 7 mois », a martelé. Le Président a également cité l’entreprise VMS spécialisée dans la fabrication de motocycles qu’il invite à faire des extensions pour être en capacité de répondre à ses engagements contractuels.
Corruption : « le fléau a reculé de 85% »
En dehors de l’IATF, le Président a abordé le secteur agricole comme levier important sur lequel repose l’économie hors-hydrocarbures. Après avoir fait le top de la situation de la filière céréalière, le Président déplore un comportement d’une partie (10%) des céréaliculteurs qui rechignent à l’idée de livrer la récolte à l’Etat. Ce même Etat qui, pourtant, continue à subventionner et à accompagner l’agriculteur national. Pour le Président, cette pratique doit cesser dans le pays et que les céréaliculteurs sont dans l’obligation de livrer leur récolte à l’Etat.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a donné un aperçu général sur la lutte contre la corruption comme fléau qui « a connu un recul de 85% ». Pour autant, il a assuré que la lutte contre cette gangrène se poursuivra.
Farid Guellil












































