La plainte des autorités de l’État de de l’Oregon intervient au lendemain de l’annonce du président Donald d’autoriser la garde nationale d’utiliser « toute la force » à Portland.
Les autorités de l’Etat de l’Oregon ont intenté dimanche un procès pour empêcher le déploiement de l’armée dans la ville de Portland, dans le nord-ouest du pays, au lendemain de l’annonce de cette mesure par Donald Trump. La plainte cite comme défendeurs le président Donald Trump, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le ministère de la Défense, ainsi que la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem et le département de la Sécurité intérieure. Les autorités de l’Oregon demandent, à travers cette plainte, à un tribunal fédéral de Portland d’empêcher l’administration Trump de déployer des troupes et de déclarer ce déploiement illégal.
Il faut rappeler que le président républicain, qui a déjà déployé l’armée dans les villes démocrates de Los Angeles, Washington et Memphis, avait menacé début septembre d’envoyer la garde nationale à Portland, théâtre de grandes manifestations en mai 2020, pendant son premier mandat, après le meurtre par la police de l’Afro-américain George Floyd.
Selon Donald Trump, ces déploiements sont nécessaires pour lutter contre la criminalité et les manifestations contre la police de l’immigration (ICE).
La plainte déposée dimanche par les autorités de l’Oregon et de Portland accuse M. Trump d’abus de pouvoir, affirmant que cette décision « était motivée par son désir de normaliser le recours à l’armée pour des activités ordinaires de maintien de l’ordre intérieur », en particulier dans les juridictions dirigées par ses adversaires politiques. Depuis son retour au pouvoir en janvier, M. Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions, dont l’ICE est un des principaux instruments. Plusieurs manifestations et actions contre l’ICE ont éclos à travers le pays, notamment dans des villes dites « sanctuaires », comme Portland – la plus grande ville de l’Oregon -, qui protègent les migrants en situation irrégulière menacés d’expulsion.
Ces dernières semaines, le républicain s’est également engagé à lutter contre la violence qu’il attribue à un réseau présumé de « terroristes nationaux » de gauche, une initiative que ses détracteurs qualifient de tentative visant à faire taire la dissidence.
R. I.