L’acheminement régulier et sécurisé du carburant vers les régions les plus éloignées du pays, particulièrement dans le Grand Sud, a nécessité le renforcement de la flotte du Groupe public Logistrans après la signature d’une convention avec Naftal.
Son Président-directeur général, Salem Salhi, a annoncé, ce lundi sur les ondes de la Radio algérienne, ce qu’il a qualifié de décision stratégique consistant à acquérir 400 attelages, composés de camions et de citernes, qui ont mobilisé 12 milliards de dinars. La décision est intervenue à la suite d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, qui a débouché sur la nécessité de renforcer la flotte de Logitrans avec ses propres moyens pour desservir le Grand Sud en carburant. Cette opération s’inscrit dans un vaste plan de renforcement de la logistique nationale, a précisé Salem Salhi. Il s’agit de l’approvisionnement des zones éloignées du pays, notamment dans le sud, mais aussi de l’accompagnement des opérateurs algériens dans leurs échanges extérieurs, vers les pays africains, stimulés par la Zlecaf (Zone de libre échange du continent africain), à l’exemple de la Mauritanie, du Sénégal, de la Tunisie,…). Dans cette chaîne logistique, Logistrans joue un rôle capital, comme l’a expliqué son P-DG hier sur la chaîne 3 de la Radio nationale. «En 2025, nous avons réalisé plus de 100 expéditions, notamment vers la Mauritanie et la Tunisie», a souligné Salem Salhi. À l’occasion de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), l’entreprise a affiché son ambition de jouer un rôle plus actif dans le commerce africain et s’engage à accompagner les opérateurs ayant signé des contrats avec leurs partenaires, pour assurer le transport sur le réseau national et international», a-t-il fait savoir. Dans ce but, le groupe dispose actuellement de moyens logistiques conséquents. «Nous avons nos propres moyens avec 1 300 attelages», a précisé Salem Salhi, tout en ajoutant que le groupe s’appuie aussi sur «2 450 autres attelages affrétés». En complément, ses filiales disposent d’un parc roulant de «370 attelages en propre et 1 902 affrétés», assurant ainsi un maillage logistique sur tout le territoire national, de l’Est à l’Ouest, du Centre jusqu’au Grand Sud. Une cellule de veille permanente garantit la réussite de chaque opération de convoyage vers le Sud totalisant plus de 1 400 kilomètres par jour, notamment pour approvisionner les wilayas de Timimoun, Bordj Badji Mokhtar, Adrar ou encore Tindouf. Concernant l’acheminement du carburant vers le Grand Sud, des tests sont en cours avec Naftal pour numériser la facturation et le suivi des demandes, a-t-il fait savoir, en évoquant la numérisation qui occupe une place importante dans la stratégie de modernisation de Logitrans. «Conformément aux instructions du ministre, nous travaillons sur la GED – la gestion électronique des documents», a indiqué Salem Salhi. En outre, le développement de l’entreprise génère un besoin accru en ressources humaines. En effet, le Groupe accompagne plusieurs projets structurants du pays, à l’image de Baladna ou de la ligne ferroviaire stratégique reliant Gara Djebilet à Tindouf et Béchar, a rappelé le P-DG. Par ailleurs, une convention avec la wilaya de Tindouf vient d’être signée mandatant Logitrans pour gérer le poste frontalier de Tindouf. Ce poste stratégique permet d’ouvrir l’accès vers la Mauritanie, puis vers des pays comme le Sénégal», a précisé Salem Salhi. Pour rappel, créé en 2016, Logitrans est issu de l’ancienne Société nationale de transport routier (SNTR), fondée en 1967. Le Groupe est spécialisé dans le transport de marchandises et la logistique. En chiffres, ses performances, citées par son P-DG : en 2023, plus de 4 millions de tonnes de marchandises, transportées, et en 2024, plus de 5 millions de tonnes ; prévisions pour 2025 : un chiffre d’affaires de 10,5 milliards de dinars, contre 9,2 milliards en 2024 : investissements : plus de 8 milliards de dinars dans l’acquisition de moyens de transport de marchandises, et plus de 6 milliards de dinars dans le développement d’infrastructures ainsi que la création d’unités spécialisées dans la maintenance et la sous-traitance.
M’hamed Rebah