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ENQUÊTE SUR LE DRAME DU STADE DU 5 JUILLET : Quatre responsables sous mandat de dépôt

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La Cour d’Alger a annoncé hier, à travers un communiqué officiel, les premières mesures judiciaires prises dans l’enquête ouverte après le drame survenu le 21 juin 2025 au stade du 5 Juillet lors du match MC Alger – NC Magra. Quatre décès et plusieurs blessés avaient endeuillé cette rencontre, rappelant tragiquement que la fête du football peut se transformer en catastrophe lorsque les règles de sécurité ne sont pas respectées.
L’affaire, désormais entre les mains de la justice, prend une nouvelle dimension avec la mise en détention provisoire de plusieurs responsables du complexe Mohamed-Boudiaf, accusés de négligence et d’abus de fonction. Le communiqué officiel, diffusé hier par le Procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Raïs, indique que sept responsables du stade et du complexe olympique ont été inculpés. Parmi eux figurent Kada Yacine, directeur général chargé de la gestion du complexe, Hadj Ali Mohamed, chef de l’unité du stade, Belmadani Belkacem, directeur adjoint de l’unité, ainsi que plusieurs cadres techniques et administratifs. Ils sont poursuivis pour des délits de négligence ayant entraîné la mort, des blessures involontaires et des abus de fonction, en vertu des articles 288, 289 et 442 du Code pénal, ainsi que l’article 33 de la loi anti-corruption.
Après audition par le juge d’instruction, quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Il s’agit de Kada Yacine, Belmadani Belkacem, Atouche Ali (directeur de l’équipement et de la maintenance) et Harmouz Sofiane (chef de l’atelier technique). Les autres inculpés, à savoir Hadj Ali Mohamed, Tiou Abdelkader et Ben Amirouche Hicham, ont été placés sous contrôle judiciaire.

Des accusations lourdes de conséquences
Les qualifications retenues par le juge d’instruction rappellent la gravité des faits reprochés. Le drame du 21 juin, qui a coûté la vie à quatre personnes et blessé plusieurs supporters, n’est pas seulement perçu comme un accident tragique, mais comme la conséquence directe d’un manque de vigilance et d’une gestion défaillante de la sécurité.
La loi algérienne est claire : tout responsable, par sa négligence ou son imprudence, peut être poursuivi lorsqu’il met en danger la vie d’autrui. Dans ce cas précis, il s’agit de hauts cadres chargés d’assurer le bon fonctionnement d’une enceinte sportive emblématique du pays. Leur responsabilité est d’autant plus engagée que le stade du 5 Juillet avait déjà été pointé du doigt à plusieurs reprises pour ses défaillances organisationnelles et sécuritaires.

Un choc pour l’opinion publique
La nouvelle du placement sous mandat de dépôt de quatre responsables a suscité de nombreuses réactions. Pour certains observateurs, il s’agit d’un signal fort envoyé par la justice face aux drames dans les stades. Pour d’autres, cette étape n’est qu’un début, car la chaîne des responsabilités pourrait être plus large et impliquer également d’autres instances. Le football, sport roi en Algérie, a souvent été le théâtre d’incidents regrettables. Mais la justice a été prompte à identifier et à poursuivre les responsables présumés. Cette affaire pourrait ainsi constituer un tournant, en instaurant une culture de responsabilité plus stricte dans la gestion des infrastructures sportives.

Une enquête toujours en cours
Le communiqué de la Cour d’Alger insiste sur le fait que l’enquête judiciaire est toujours en cours. De nouveaux développements sont attendus dans les prochains jours, et le public sera tenu informé. Ce communiqué vise probablement à apaiser l’opinion et à montrer que les autorités judiciaires prennent la mesure de la gravité du drame. Il reste néanmoins à déterminer si les dysfonctionnements constatés relèvent uniquement de la responsabilité individuelle des cadres inculpés, ou s’ils traduisent un problème plus structurel dans la gestion des grands événements sportifs en Algérie.
La justice a fait un pas décisif en plaçant en détention provisoire plusieurs responsables du stade du 5 Juillet. Mais au-delà des sanctions individuelles, ce drame soulève une question essentielle : quand la gestion des infrastructures sportives en Algérie sera-t-elle enfin à la hauteur des passions qu’elles suscitent ?
Mohamed Amine Toumiat

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