La Russie et l’Éthiopie ont signé, jeudi dernier, à Moscou, un accord préliminaire pour la construction d’une centrale nucléaire en Éthiopie d’une capacité totale de 4 000 mégawatts.
C’est lors de la Semaine nucléaire mondiale à Moscou que la Russie a renforcé ses partenariats africains dans le secteur, rapportent les médias russes. Cet accord signé avec Rosatom (Agence fédérale russe de l’énergie atomique) prévoit de développer une centrale nucléaire et former ses spécialistes. Un événement qualifié d’une nouvelle étape franchie par la Russie dans sa coopération énergétique avec l’Afrique. Ainsi, elle a signé avec l’Éthiopie un plan d’action ouvrant la voie à la construction d’une centrale nucléaire sur le sol éthiopien. L’accord a été paraphé par le directeur général de Rosatom, Aleksei Likhachev, et le directeur général de la Compagnie d’électricité éthiopienne, Ashebir Balcha. Le document stipule que les deux parties contractantes se sont engagées à élaborer un plan d’action détaillé de construction ainsi qu’une feuille de route définissant les bases techniques et économiques du projet, et à conclure un accord intergouvernemental pour en assurer la mise en œuvre. Il prévoit également, au-delà de l’infrastructure, un volet de développement des compétences. Notamment, la formation du personnel scientifique et technique, le soutien à la mise en place d’une base nucléaire nationale et l’élargissement des usages civils de l’atome. S’exprimant à cette occasion, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a déclaré : « Nous sommes prêts à collaborer avec la Russie, en combinant notre marché en pleine croissance et notre main-d’œuvre qualifiée avec le savoir-faire russe pour créer un partenariat qui inspirera notre continent ». Pour Addis-Abeba, ce partenariat ne se limite pas à la seule production d’électricité. Il s’agit aussi de renforcer l’autonomie énergétique, d’accompagner l’industrialisation du pays et de préparer l’avenir en s’appuyant sur une technologie de pointe maîtrisée en coopération avec Moscou.
Les ambitions du Niger
Par ailleurs, le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, cité par Russia Today, a récemment indiqué que son pays envisageait la construction de deux réacteurs nucléaires de 2 000 mégawatts chacun, également en partenariat avec Rosatom. Pour ce faire, il présenté un projet d’une portée considérable. Ousmane Abarchi a ainsi annoncé la volonté de Niamey de construire une centrale en partenariat avec Rosatom et sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Pays riche en ressources uranifères, le Niger considère que son potentiel naturel lui confère un rôle clé dans la sécurité énergétique africaine. En inscrivant ce projet dans sa stratégie nationale, il entend transformer l’uranium, longtemps perçu comme une matière première d’exportation, en levier de développement durable et de justice énergétique. Pour les autorités nigériennes, l’énergie nucléaire doit devenir un moteur de progrès et un outil d’émancipation économique. L’engagement du Niger de travailler avec la Russie traduit une ambition claire : inscrire le pays parmi les acteurs importants de la transition énergétique du continent. Il convient de souligner qu’à ce jour, l’Afrique du Sud demeure le seul pays africain à disposer d’une centrale nucléaire opérationnelle, tandis que l’Égypte poursuit la construction de ses propres réacteurs.
R. I.