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COCA-COLA FRAGILISÉE PAR LES BOYCOTTS : L’occupant sioniste face à une tempête économique et politique

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Les campagnes de boycott liées à la guerre contre Ghaza commencent à affecter plusieurs multinationales, dont Coca-Cola, alors que l’économie israélienne traverse une période de turbulences sans précédent. Selon un rapport de l’agence américaine Bloomberg publié la semaine dernière, Coca-Cola a perdu une part significative de marché dans plusieurs pays musulmans, notamment en Turquie et au Pakistan, en raison de la mobilisation populaire contre les marques perçues comme complices du soutien à Israël. En Turquie, la part de marché de la filiale locale du géant des boissons gazeuses a chuté de 5 points, s’établissant à 54 %. Au Pakistan, elle a reculé de 4 points, tandis que des baisses similaires ont été enregistrées en Jordanie, en Ouzbékistan et au Kirghizistan. Hasnain Malik, responsable de la stratégie actions chez Tellimer Technologies, a déclaré à Bloomberg : « Les campagnes de boycott ont un impact visible, créant un espace durable pour les concurrents locaux tant que l’image globale de la marque ne change pas. » Coca-Cola n’est pas seule à souffrir : McDonald’s et Carrefour font également face à un climat de consommation hostile dans plusieurs pays du Sud, marqué par des appels croissants à rompre avec les enseignes perçues comme solidaires d’Israël. Certaines enseignes locales, comme la chaîne de distribution « CO OP », ont même suspendu la vente de produits israéliens depuis trois mois.

Tel-Aviv : marchés financiers en recul et risque de récession

Parallèlement, la Bourse de Tel-Aviv poursuit sa descente. Les indices phares, « TA-35 » et « TA-125 », ont enregistré de nouvelles baisses mardi, plombés par les bombardements persistants sur Ghaza et les déclarations de Benyamin Netanyahou évoquant une « isolation internationale » d’Israël. Le « TA-35 » a reculé de 0,2 % en séance, après une perte de plus de 2 % en début de journée. Le « TA-125 » a quant à lui lâché 0,4 %. Cette tendance intervient après des records historiques la semaine précédente, avant que les craintes liées à une nouvelle offensive terrestre sur Ghaza ne pèsent sur le marché. Jonathan Katz, économiste en chef de Leader Capital Markets, avertit : « L’absence de perspective de cessez-le-feu et l’escalade militaire nuisent directement à la stabilité du marché. »

Les grandes entreprises israéliennes dans le rouge

Face à cette situation, le « Forum des affaires » sionistes, regroupant 200 grandes entreprises privées, a adressé un avertissement sévère à Netanyahou. Dans un communiqué, il accuse le Premier ministre de précipiter le pays vers « un déclin économique, politique et social sans précédent » et dénonce sa comparaison d’Israël à une « nouvelle Sparte » contrainte de vivre en autarcie. « Israël n’est pas Sparte », insiste le Forum, qui appelle le gouvernement à stopper immédiatement la guerre, négocier la libération des prisonniers et fixer une date pour de nouvelles élections. Le texte demande également la création d’une commission d’enquête sur les événements du 7 octobre 2023.

L’Europe pourrait durcir le ton

La crise interne s’accompagne d’une pression internationale croissante. L’Union européenne envisage des mesures ciblées : la commissaire européenne aux Affaires étrangères, Kaja Kallas, a annoncé un projet de taxation des importations israéliennes et de sanctions contre deux ministres d’extrême droite du gouvernement Netanyahou. « Il ne s’agit pas de punir Israël, mais d’améliorer la situation humanitaire à Ghaza », a déclaré Kaja Kallas. « La guerre doit cesser, la souffrance doit cesser, et les otages doivent être libérés. »

SKDK met fin à sa collaboration 

Dans ce contexte, la société américaine SKDK, spécialisée en affaires publiques, a annoncé la fin de son contrat avec le gouvernement israélien, qu’elle conseillait pour promouvoir le point de vue d’Israël sur la guerre contre Ghaza. SKDK, qui avait collaboré avec l’agence européenne Havas au nom de l’agence de publicité gouvernementale israélienne L’APAM, a expliqué que ce travail « avait atteint son objectif » et a cessé ses activités le 31 août. Le choix de mettre fin au contrat intervient après des révélations sur la mise en place d’outils de diffusion numérique pour amplifier des contenus pro-israéliens sur Instagram, TikTok, LinkedIn, YouTube et d’autres plateformes. Le porte-parole de SKDK a précisé : « Notre travail s’est limité aux relations médias et à aucune autre activité. » Entre boycotts mondiaux, crise financière à Tel-Aviv et isolement diplomatique croissant, Israël traverse une tempête qui pourrait marquer un tournant dans son histoire économique et politique récente.

M. S.

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