L’USM Alger traverse une période agitée, tant sur le plan disciplinaire qu’administratif. Sanctionné par la Ligue de football professionnel (LFP) après les incidents survenus face à l’USM Khenchela, le club algérois doit aussi faire face au mécontentement de ses joueurs, qui attendent toujours le versement des primes promises depuis la finale de la Coupe d’Algérie. À quelques jours de son entrée en lice en Coupe de la CAF, l’équilibre interne du club semble fragilisé.
Le verdict disciplinaire est tombé mardi : l’USMA a écopé de deux matchs à huis clos, dont un avec sursis, pour jet de projectiles et dégâts matériels causés par ses supporters au stade Mustapha Tchaker de Blida. L’incident, survenu lors du match nul (1-1) contre l’USM Khenchela le 13 septembre, a entraîné des sanctions financières lourdes. Le club devra régler une amende de 200.000 DA et rembourser au gestionnaire du stade les frais liés à la destruction des sièges. Une bagarre dans les tribunes a amplifié la gravité de la situation.
Amendes et tensions sportives
La commission de discipline n’a pas épargné non plus l’entraîneur Abdelhak Benchikha. Ce dernier a écopé d’une amende de 100.000 DA pour avoir refusé de se présenter en conférence de presse d’après-match. L’USMA, en tant qu’entité, devra également verser 100.000 DA supplémentaires, après que ses joueurs ont boycotté la zone mixte à la fin de la rencontre. Ces sanctions viennent alourdir une atmosphère déjà tendue, alors que le club occupe une 8e place peu reluisante au classement général, avec cinq points et un match en retard à disputer contre la JS Kabylie.
Mais au-delà des sanctions sportives et financières infligées par la LFP, une autre affaire crispe davantage l’environnement du club : celle des primes non versées.
Le dossier sensible des primes
Depuis plusieurs semaines, une rumeur persistante circule dans l’entourage usmiste : les joueurs n’auraient pas encore perçu leurs primes des derniers matchs de la saison écoulée, notamment celle de la finale de la Coupe d’Algérie remportée face au CR Belouizdad. Deux mois après cette consécration, Benzaza et ses coéquipiers attendent toujours la reconnaissance financière promise par leur direction. Selon une source proche du dossier, ce retard ne serait pas lié à une négligence, mais à des difficultés administratives et budgétaires. L’actionnaire majoritaire, le groupe Serport, aurait utilisé la première enveloppe du budget pour régler des charges jugées prioritaires. Cette décision a repoussé le versement des primes, provoquant une impatience croissante dans le vestiaire.
Une attente lourde de conséquences
Les dirigeants usmistes assurent que ce dossier sera réglé avant la fin du mois, probablement à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire de Serport.
À cette occasion, une nouvelle tranche budgétaire devrait être débloquée, permettant de solder les arriérés financiers et de restaurer la confiance entre la direction et les joueurs. Mais en attendant, la frustration gagne du terrain dans le groupe, qui se sent lésé après avoir offert au club un trophée prestigieux contre un adversaire de la stature du CR Belouizdad. Cette situation risque de peser sur la préparation de l’équipe à quelques jours de son premier match de Coupe de la CAF.
Les joueurs ont besoin de sérénité et de motivation pour aborder cette compétition continentale, mais l’incertitude autour des primes pourrait affecter leur concentration. Les responsables du club en sont conscients et insistent pour que ce problème soit traité en priorité afin de préserver la cohésion du vestiaire.
Au-delà des sanctions et des problèmes financiers, une interrogation demeure : l’USMA saura-t-elle tourner la page à temps pour retrouver la stabilité et défendre ses ambitions sportives sur la scène africaine ?
Mohamed Amine Toumiat










































