À voir la mobilisation qui est en train de grossir en France, on se dit que le pays risque de sombrer dans la crise politique qui contraindra le pouvoir français actuel à jeter l’éponge et à annoncer des présidentielles anticipées.
«La Macronie » a eu le mérite de fédérer, contre elle, les français de tous bords. Le mécontentement est généralisé même chez ceux qui en ont profité si on se fie aux menaces de Patrick martin, le président du MEDEF, qui a promis une grande mobilisation patronale contre la hausse des taxes que prévoit le budget 2026, qui avait été rejeté par l’assemblée et provoqué le départ du gouvernement de François Bayrou. Il faut savoir que le MEDEF et les grosses fortunes en France ont profité des largesses d’Emmanuel Macron et ses différents gouvernements au point de se retrouver 6% du PIB français. Les voir aujourd’hui menacer de paralyser l’économie du pays, voire de se lancer dans une dynamique de délocalisation qui fera perdre des milliers d’emplois laisse supposer que le contrat moral qui les liait au parti Les républicains et la droite française est aujourd’hui rompu.
Les syndicats des agriculteurs, à leur tête le FNSEA, appelle quant à lui à une grande journée d’action » le 25 septembre prochain. Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, a interpellé le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu et appelé à la mobilisation contre le traité du Mercosur et des importations « qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres », notamment ukrainiennes. « J’attends de Monsieur Lecornu ce que j’attendais déjà de ses prédécesseurs : une vision et un cap pour apporter des réponses à une agriculture travaillée par le doute, en nous donnant les capacités d’entreprendre, afin de garantir la souveraineté du pays, en particulier sa souveraineté alimentaire ». Il faut rappeler que les agriculteurs français ont dénoncé à plusieurs reprises le système des quotas imposé par l’UE et qualifié et le traité Mercosur qui est supposé libéraliser les échanges entre l’UE et quatre pays d’Amérique latine. Ce traité commercial a été signé le 6 décembre 2024. Adopté le 3 septembre 2025 par la Commission européenne, il doit encore être approuvé par les Vingt-Sept et le Parlement européen avant d’entrer en application. Et c’est ce traité qu’un grand nombre de syndicats et de partis politiques français qualifient de traité de la honte et de la soumission.
Dans le secteur de la santé, le syndicat MG France critique le plan de 5 000 maisons France Santé annoncé par Sébastien Lecornu, estimant qu’il nécessitera 10 000 médecins introuvables. France Assos Santé exprime des doutes sur la faisabilité et appelle à impliquer les infirmiers et à clarifier les horaires et les statuts. Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la création de 5 000 « maisons France Santé » d’ici 2027, inspirées des maisons France Services, pour garantir un accès aux soins en 30 minutes maximum partout en France. Cette mesure vise à lutter contre les déserts médicaux, un fléau touchant des millions de Français, en favorisant une offre de soins de proximité. En réalité, les syndicats des médecins et des personnels paramédicaux estiment que c’est un plan irréalisable aussi bien par manque de ressources humaines et de budgets pouvant financer le programme.
Sur le plan politique, Manuel Bompart a estimé que la désignation de Sebastian Lecornu est déjà une mesure illégitime qui va à l’encontre des choix des électeurs français. « Un vaste mouvement de mobilisation a été engagé depuis le 10 septembre. Il connaitra son apogée le 18 septembre prochain. J’appelle M. Lecornu à solliciter un vote de confiance de l’assemblée pour avaliser son programme, autrement nous irons vers le dépôt d‘une motion de censure pour le faire partir »,a estimé M. Bompart le député de la France insoumise.
Macron a voulu se livrer, depuis sa réélection, à un exercice de funambule. Il a flirté avec l’extrême droite pour s’offrir le soutien de la droite, et il a voulu monter les riches contre les pauvres, les français de souches contre les naturalisés. C’est un véritable travail de fractionnement de la France auquel il s’est livré et aujourd’hui son coup foireux lui est revenu tel un boomerang en plein visage. Saura-t-il trouver la parade pour s’offrir un sursis et terminer son mandat ou annoncera-t-il dans les prochains jours son départ et des présidentielles anticipées ?
Slimane B.