Accueil À LA UNE GUERRE CONTRE GHAZA : Nouveaux massacres, famine et alerte sanitaire

GUERRE CONTRE GHAZA : Nouveaux massacres, famine et alerte sanitaire

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Les bombardements sionistes sur la bande de Ghaza ont fait, depuis l’aube, des dizaines de nouvelles victimes, tandis que les hôpitaux avertissent d’une crise sanitaire majeure liée à la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques.
Selon des sources médicales locales, un Palestinien a été tué et deux autres blessés alors qu’ils attendaient de recevoir de l’aide humanitaire près d’un centre de distribution à Ghaza. L’armée israélienne a tiré directement sur la foule, répétant un scénario devenu récurrent depuis le mois de mai, où des milliers de civils affamés ont été pris pour cibles alors qu’ils espéraient obtenir de quoi survivre. Parallèlement, des frappes aériennes israéliennes ont visé plusieurs quartiers de la ville de Ghaza, notamment les camps de réfugiés de Chati et de Yarmouk, ainsi que des zones résidentielles comme Sheïkh Radwan, Tel al-Hawa et le quartier de Rimal. Trois écoles de l’UNRWA, où s’étaient réfugiés des milliers de déplacés, ont également été bombardées, provoquant plusieurs blessés et une panique généralisée.

Offensive d’occupation et déplacements forcés
Depuis le 3 septembre, l’armée israélienne a relancé une opération militaire baptisée “Aravot Gid’on 2” visant à occuper entièrement la ville de Ghaza. Dans ce cadre, des tracts ont été largués à l’aube sur plusieurs quartiers, intimant aux habitants d’évacuer leurs maisons pour se diriger vers le sud via la route côtière d’Al-Rachid. Ces injonctions à l’exode forcé rappellent la stratégie d’épuration déjà dénoncée par des ONG internationales. Pourtant, malgré l’intensité des bombardements, plus d’un million de Palestiniens refusent de quitter la ville. Le bureau d’information du gouvernement à Ghaza estime que plus de 300 000 enfants vivent toujours dans les zones ciblées, exposés quotidiennement aux frappes. Israël, soutenu militairement et diplomatiquement par les États-Unis, poursuit son projet de réoccupation de Ghaza et de déplacement massif de sa population. Les chiffres de l’horreur sont accablants : depuis le 7 octobre 2023, l’offensive a causé la mort de 64 756 Palestiniens et blessé 164 059 autres, la majorité étant des femmes et des enfants. La famine, aggravée par le blocus, a déjà tué 413 personnes, dont 143 enfants.

Famine organisée, les affamés ciblés
Depuis mai dernier, l’occupant sioniste distribue une partie de l’aide par le biais de la soi-disant “Fondation humanitaire de Ghaza”, une structure rejetée par l’ONU et la communauté internationale, mais soutenue par Washington et Tel-Aviv. En réalité, ces points de distribution se transforment régulièrement en pièges mortels où l’armée tire sur les attroupements de civils affamés. Vendredi encore, 16 Palestiniens – dont une majorité de femmes et d’enfants – ont été tués par une frappe sur une maison au nord de la ville. À Wadi Ghaza, près du camp de Nusseïrat, quatre autres personnes ont péri dans des tirs visant la foule rassemblée devant un centre de distribution. 

Propagation de bactéries mortelles
Alors que les infrastructures médicales sont à genoux, une étude publiée par la revue médicale The Lancet vient de confirmer l’apparition et la propagation à Ghaza de bactéries résistantes aux antibiotiques. L’analyse de plus de 1 300 échantillons prélevés dans les hôpitaux du territoire montre une dissémination inquiétante d’agents pathogènes entraînant des amputations et un taux de mortalité élevé. Ces infections multirésistantes frappent un système de santé déjà paralysé par le manque de médicaments, d’équipements chirurgicaux et de carburant. Les médecins préviennent que l’absence quasi totale d’antibiotiques efficaces – conséquence directe du siège israélien – pourrait provoquer une catastrophe sanitaire comparable, voire plus grave, que l’épidémie de choléra qui avait déjà frappé le territoire par le passé.

Destruction méthodique et crimes de guerre
Dans la nuit, des témoins ont signalé des “ceintures de feu” – séries de frappes continues – sur le nord-ouest de Ghaza. Des drones armés et même des robots chargés d’explosifs ont été utilisés pour détruire des immeubles et des maisons, notamment dans le quartier de Sheïkh Radwan. Cette stratégie vise, selon plusieurs analystes, à rendre la vie impossible dans la ville et à pousser de force la population vers le Sud. Le bilan de ces dernières 24 heures est effroyable : plus de 70 Palestiniens tués, dont environ 50 à Ghaza-ville seulement. Les frappes ont aussi touché Khan Younès, Deïr al-Balah et Rafah, élargissant le cercle de la mort à l’ensemble de la bande de Ghaza.

Choisir la mort ou l’exode forcé
Malgré les menaces de l’armée, de nombreux déplacés reviennent vers Ghaza après avoir constaté l’impossibilité de survivre dans le Sud, où l’absence d’eau potable, d’abris et de nourriture rend la situation intenable. Selon les chiffres officiels, 68 000 personnes ont fui la ville ces dernières semaines, mais 20 000 ont déjà fait le chemin inverse, préférant mourir sous les bombes que de dépérir dans des camps surpeuplés sans aucune aide réelle. Les survivants, désormais livrés à la famine, aux bombardements et à l’effondrement sanitaire, continuent de résister par leur seule présence dans une ville que l’occupation cherche à rayer de la carte.
M. Seghilani 

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