Dans un communiqué laconique, l’ambassade de France en Algérie a tenté d’expliquer les difficultés rencontrées par les Algériens demandeurs de visas, par les tensions que connaissent les relations entre la France et l’Algérie.
Elle a expliqué que les restrictions imposées par l’Algérie aux personnels consulaires porteurs de passeports diplomatiques et d’ordres de missions, ont conduit les autorités françaises à réduire les personnels affectés aux consulats ouverts en Algérie pour le traitement des dossiers des demandeurs. Or ce que veut passer sous silence le communiqué est que les difficultés que rencontrent les Algériens pour obtenir un visa d’entrée en France ne datent pas d’hier, mais durent depuis 2021, bien avant le début des tensions que connaissent les relations entre les deux pays.
Depuis près de quatre ans, obtenir un visa Schengen français se fait au prix d’un véritable parcours du combattant. Il est utile de rappeler que ces difficultés sont nées depuis la mise en place du système de rendez-vous via des opérateurs à l’instar de Capago.
Les demandeurs de visa n’ont plus comme interlocuteur les services des consulats français mais un intermédiaire qui est censé traiter son dossier avant de lui fixer un rendez-vous qui n’est pas l’ultime étape pour obtenir un visa puisqu’un refus peut lui être signifié.
Et ce parcours ne se passe sans frais puisque cette prestation doit être payée rubis sur ongle sans possibilité de remboursement en cas de rejet. Pour tenter une explication, l’ambassade de France a rendu public, mardi, un communiqué dans lequel elle a annoncé une réduction significative des effectifs de ses personnels et employés dans ses trois consulats d’Alger, d’Oran et d’Annaba, à compter du 1er septembre, en raison, comme elle le soutient, « la détérioration des relations entre la France et l’Algérie.
Fidèle à la ligne des autorités de son pays, elle a tenté de faire endosser à la partie algérienne cette situation en affirmant dans son communiqué que, « le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas répondu cette année aux demandes de visa d’accréditation des nouveaux membres du personnel devant rejoindre diverses missions diplomatiques, ce qui entraînera une réduction significative des effectifs pouvant aller jusqu’à un tiers.
Cela aura des répercussions directes sur le traitement des demandes de visa, car le nombre de rendez-vous disponibles via l’opérateur « Capago » chargé de recevoir les demandes sera réduit afin de garantir des délais raisonnables pour le traitement des demandes et la délivrance des visas ».
L’Algérie ne cédera pas au chantage
Le communiqué explique que les consulats de France à Alger, Oran et Annaba réorganiseront leurs opérations pour donner la priorité aux services fournis aux citoyens français, en plus du traitement des renouvellements de visas et des demandes de visas étudiants pour la France. Or pour le commun des observateurs des derniers développements des relations entre l’Algérie et la France, la main du ministre français de l’Intérieur est bien apparente. Elle s’inscrit dans le cadre des mesures de rétorsion décidées par Emmanuel Macron qui a instruit son chef du gouvernement pour rendre l’accès des Algériens en France beaucoup plus difficile.
L’Algérie et encore plus l’Algérien ne cédera pas devant les tentatives françaises de le faire plier. La France n’est pas le nombril du monde, et les restrictions que veut mettre en place la France pour réduire le nombre de visas délivrées aux Algériens sont contraires aux conventions internationales car elles ne reposent sur aucun fondement légal.
Le touriste algérien, est le bienvenu dans une multitude de pays, et la mesure des autorités françaises aura comme conséquence de réduire les visites familiales, d’entraver les cursus des chercheurs et des étudiants, autrement le coq gaulois pourra chanter jusqu’au petit matin, il ne fera pas céder l’Algérie. Et pour la gouverne des responsables français, il est temps de donner des explications concernant les fonds récoltés dans le sillage des demandes de visa rejetées et qui ne sont pas remboursés.
Slimane B.