Les nouveaux tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis pourraient peser lourdement sur la balance commerciale et les finances publiques de la Namibie, menaçant particulièrement les exportations de diamants polis du pays, a averti hier le gouverneur de la Banque de Namibie, Johannes Gawaxab.
Gawaxab a déclaré à l’issue d’un dialogue sur la politique monétaire que la décision des États-Unis d’imposer un tarif de 15 % sur les diamants polis « pourrait réduire les volumes d’exportation et éroder les recettes publiques ». Les diamants, qui contribuent à environ 10 % du produit intérieur brut (PIB) et à plus d’un cinquième des recettes d’exportation, restent l’une des sources les plus importantes de devises et de revenus publics de la Namibie. Gawaxab a noté que si « l’uranium, un produit d’exportation clé pour la Namibie, est exempté en raison de son importance stratégique pour les États-Unis », d’autres produits tels « que le marbre et le sel sont désormais confrontés à des coûts plus élevés et à une compétitivité réduite sur le marché américain en raison des tarifs douaniers ». Le gouverneur a averti que les mesures commerciales interviennent à un moment où l’économie namibienne ralentit déjà, avec une croissance du PIB projetée à 3,5 % en 2025, contre 3,7 % en 2024. Selon la banque centrale, les acteurs de l’industrie présents au dialogue sur la politique monétaire ont fait écho de leurs inquiétudes, avertissant que « les tarifs pourraient freiner la compétitivité des exportations de la Namibie à court terme », tout en appelant à « la poursuite du dialogue pour aider les exportateurs à surmonter les défis ». Pour rappel, les États-Unis ont imposé de nouveaux tarifs douaniers sur les importations en provenance de la plupart des pays africains, dont la Namibie, en vigueur depuis début mois courant.
R. I.